Actualité des traitementsCette rubrique traite de l’actualité des traitements (AMN, ATU, passage en ville, interactions). Elle a pour but de vous tenir informé de l’évolution des mises à disposition des traitements VIH, de vous avertir des dernières alertes, de faciliter une étape généralement fastidieuse : le retrait de vos traitements.
Reyataz® en première intention
Jusqu’à présent le Reyataz® (atazanavir), inhibiteur de la protéase, était prescrit à des personnes ayant déjà pris plusieurs antirétroviraux. Fin juin, l’agence du médicament européenne, l’EMEA, a accordé une extension de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) pour une prescription en première intention de traitement. Le Reyataz® est utilisé à 300 mg, boosté par du Norvir® dosé à 100 mg, en une prise par jour.
Attention ruptures
Depuis quelques semaines nous avons à nouveau des échos concernant des ruptures d’approvisionnement de boîtes d’antirétroviraux dans plusieurs pharmacies. Ce problème d’approvisionnement concerne les pharmacies de villes, mais aussi des pharmacies hospitalières, que ce soit en Île-de-France ou en province. Confronté à ce même problème il y a deux ans et l’année dernière, après quelques coups de fil, nous avions pu régler les problèmes. Cette année encore, les appels aux pharmacies, aux grossistes, aux laboratoires vont sans doute aboutir à l’amélioration de la situation, mais encore faut-il le savoir. Car les acteurs de la vente des médicaments se renvoient la balle, et il n’est pas simple de comprendre les mécanismes en jeu.
Lorsqu’une pharmacie gère ses stocks correctement, à l’approche de la dernière boîte, elle contacte le grossiste qui la fournit afin de commander les médicaments nécessaires. Le grossiste dépend des quantités livrées par le laboratoire, ce dernier se défaussant en cas de rupture derrière un : « ils n’ont qu’à aller à l’hôpital ». Depuis l’an dernier, et après les appels d’Act Up-Paris, Abbott et GlaxoSmithKline acceptent aujourd’hui de livrer, en urgence, des boîtes de traitements aux pharmacies qui en ont besoin. Début juillet, des ruptures de Kaletra®, Combivir® et Truvada® nous ont été signalées. Pour les deux premières molécules, les laboratoires, comme convenu, ont fourni les pharmacies rapidement. Gilead nous a dit être au courant et travailler pour améliorer la flexibilité des quantités vendues aux grossistes. Si vous rencontrez ce genre de problème, n’hésitez pas à nous contacter au 01 49 29 44 82.
Gardasil® : bilan à 20 mois
En attendant que le vaccin Gardasil® obtienne une AMM pour les personnes vivant avec le VIH[[Voir Protocoles n°45 et le dossier consacré aux VPH ]], l’Afssaps vient de communiquer sur le bilan de surveillance des risques liés à ce produit. Mis sur le marché en novembre 2006, le Gardasil® est préconisé dans la prévention du cancer du col de l’utérus dû à certaines infections à papillomavirus humains (VPH) pour les jeunes filles de 14 à 23 ans, c’est-à-dire avant les premiers rapports sexuels ou au plus tard durant l’année qui suit. Ce produit a bénéficié d’une large campagne de publicité ces derniers mois, ce qui a bien fonctionné puisque 800 000 jeunes filles ont ainsi été vaccinées. Le schéma de vaccination comprend trois doses à 2 et 4 mois d’intervalle, mais seul un quart des jeunes femmes ont reçu les trois doses, un autre quart en ont reçu deux, et la moitié restant n’en a reçu qu’une. Sur les 700 déclarations d’effets indésirables, 86 % étaient bénins et transitoires et les effets graves ayant nécessité une hospitalisation ont tous été d’évolution favorable.
L’AMM de Viread® élargie au VHB
L’Agence européenne du médicament (EMEA) vient d’accorder une AMM à Viread® (ténofovir disoproxil fumarate) pour le traitement de l’hépatite B chronique, en une seule prise par jour. Dans le cadre de l’infection à VIH, le Viread® est un inhibiteur nucléotidique de la transcriptase inverse. Son action sur le VHB inhibe une enzyme nécessaire à sa réplication, l’ADN-polymérase. Les critères médicaux incitant à une mise sous Viread® sont : être atteint d’hépatite B chronique présentant une maladie hépatique compensée et des symptômes de réplication virale active, une élévation persistante des concentrations sériques d’alanine aminotransférase (ALT) et des signes histologiques d’inflammation et/ou de fibrose active. Les autres traitements actuellement prescrits dans le cadre d’une hépatite B chronique active sont les interférons, Roféron®-A (interféron alpha 2a) et Viraféron® (alpha 2b), Zeffix® (lamivudine) et Hepsera® (adefovir dipivoxil), un autre antiviral en prise quotidienne unique.
Test HLA, hypersensibilité et abacavir
En janvier 2000 l’Afssaps (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) alertait les prescripteurs des graves problèmes face aux réactions allergiques d’hypersensibilité à l’abacavir. Depuis, des études ont été montées, notamment l’essai Prédict-1 et Pépi de GSK afin de comprendre quels étaient les facteurs en cause. Les résultats indiquent que la prévalence du gène HLA-B*5701 est de 5,32 % chez les 2 350 participants, avec des variations importantes selon les origines ethniques (de 6,9 % pour les personnes de type caucasien à 0,41 % pour celles de type africain). Pour savoir si les personnes sont porteuses de cet allèle, un test existe, recommandé dans le RCP du produit, mais pas encore remboursé partout, bien que la plupart des hôpitaux l’effectuent gratuitement. Nous espérons qu’à la rentrée, la haute autorité en santé (HAS) puisse examiner ce dossier, afin qu’il soit inscrit à la nomenclature de la sécurité sociale au cours du mois de septembre.
Néanmoins, si vous connaissez des gens, ou si vous-même avez dû payer ce test, merci de nous le faire savoir, soit par mail soit par téléphone lors de notre permanence téléphonique au 01 49 29 44 82.