Aujourd’hui, une dizaine de mililtants d’Act Up-Paris ont bloqué l’accès au siège social du laboratoire Roche à Paris en déployant une banderole devant l’entrée : « Mort sous brevet » et en jetant du faux sang sur l’escalier et le seuil de la porte vitrée. Ils ont collé des affichettes sur les vitres (1) et crié des slogans « Vos profits contre nos vies » ou « Roche’s greed kills ». Les autorités de Roche ont décidé de bloquer l’accès aux bureaux, obligeant les salariéEs et les visiteurSEs à attendre dehors.
Ce zap s’inscrit dans le cadre de la semaine internationale d’actions contre Roche, semaine lancée à l’appel d’activistes et de séropositifVEs vivant en Corée du Sud. En effet, Roche a refusé de commercialiser en Corée du sud le Fuzeon, un antirétroviral indispensable aux personnes en échappement thérapeutique. Ce produit leur est vital puisque les autres classes de médicament ne fonctionnent plus pour elles. Roche les prive de ce produit pour la seule raison que la Corée du Sud a refusé le prix exorbitant exigé par le laboratoire : 22 000 dollars par an et par personne (2). Aujourd’hui, Roche n’a toujours pas communiqué envers les activistes sud-coréenNEs, pourtant les premiErEs concernéEs. Au bout d’une heure d’action, deux militantEs ont été reçuEs par la directrice de la communication de Roche France. Celle-ci a indiqué : – que le silence de la maison mère Roche vis-à-vis des Sud-CoréenNEs s’expliquait par le fait que le laboratoire était « une grosse maison », et une consultation était nécesaire avec la filiale en Corée du Sud et que c’était aujourd’hui jour férié. Pourtant, Roche a été informé au début de la semaine des actions qui allaient être menées contre elle, et le directeur de la communication de la maison-mère a bien su contacter Act Up-Paris. S’il a pu contacter des activistes françaisEs dans ces délais, pourquoi ne pas l’avoir fait avec les activistes de Corée du Sud ? – que le prix proposé par les autorités sud coréennes lors des négociations avec Roche « ne fait pas valoir le prix de fabrication du Fuzeon ». Nous avons donc demandé que Roche communique dans la plus totale transparence sur le coût de fabrication du Fuzeon, de façon à ce qu’il puisse être vérifié, et surtout comparé aux profits du laboratoire et aux dividendes de ses actionnaires. La directrice de communication de Roche France s’est engagée à transmettre nos revendications à la maison mère et à nous tenir informéEs d’ici lundi prochain. Elle s’est engagée au nom de la maison mère à ce que la situation soit débloquée en Corée du Sud et à ce qu’une « option acceptable soit trouvée », c’est à dire à ce que le prix du Fuzeon soit sensiblement revu à la baisse. En attendant, et tant que le laboratoire ne prendra aucune mesure concrète pour résoudre cette situation et baisser ses prix, Act Up-Paris appelle l’ensemble des activistes à maintenir la pression sur le géant pharmaceutique Roche et à continuer de soutenir les activistes et séropositVEs Sud-coréenNEs.En Corée, l’avidité de Roche tue !