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Essai de phase III , multicentrique, randomisé, en double aveugle, double placebo qui évalue la sécurité et l’efficacité en comparant une multithérapie optimisée comprenant de l’elvitegravir[[L’elvitégravir connu avant sous l’appelation GS 9137.]] boosté par ritonavir ou du raltegravir chez des séropositifs ayant déjà pris des antirétroviraux.

Qui peut participer à cet essai ?

Des personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est supérieure à 1 000 copies, ayant déjà pris des antirétroviraux. La prise d’un inhibiteur d’intégrase est un critère de non-inclusion.

Quel est l’objectif de l’essai ?

L’objectif principal est de s’assurer de la non-infériorité d’une multithérapie comprenant de l’elvitégravir boosté comparé à une multithérapie comprenant du raltégravir, objectif atteint si la charge virale est inférieure à 50 copies à la 48ème semaine. L’objectif secondaire est d’évaluer l’efficacité, la sécurité et la tolérance dans les deux bras de l’essai.

Comment se déroule l’essai ?

L’essai dure 48 semaines, pour chacun des 700 participants (pour le Canada, l’Europe et l’Australie). Les personnes seront réparties en deux bras, en fonction de leur charge virale (+ ou – 100 000 copies/mL) et de la classe de la seconde molécule associée (nucléoside/nucléotide ou autre).
Bras 1 : raltégravir (Isentress®) 400 mg + elvitegravir-placebo 2 fois/jour + traitement antirétroviral optimisé.
Bras 2 : elvitégravir 150 mg boosté par ritonavir + raltégravir-placebo 1 fois/jour + traitement antirétroviral optimisé (en cas de prise d’atazanavir ou de lopinavir dans le traitement associé, le dosage de l’elvitégravir sera diminué à 85 mg).

Le traitement associé comprend une antiprotéase boostée au ritonavir[[Le dosage du ritonavir utilisé en booster ne sera pas modifié en cas de prise concomitante d’elvitégravir et de l’antiprotéase du traitement associé.]] et une deuxième molécule (non nucléoside, nucléoside, nucléotide, inhibiteur d’entrée ou inhibiteur de fusion). Ce traitement sera choisi par le médecin en fonction des tests de résistance.
12 visites initiales sont prévues (selection, J1, S2, S4, S8, S12, S16, S20, S24, S32, S40, S48) auxquelles s’ajoute la visite 30 jours après la fin de l’essai et après la 48ème semaine, les participants auront une visite toutes les 8 semaines jusqu’à la levée de l’aveugle. Il leur sera alors proposé de rentrer dans l’étude prolongée en ouvert (le raltégravir n’y sera pas alors proposé).

Qui contacter pour rentrer dans cet essai ?

– Investigateur principal : Pr Patrick Yéni, Hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris, tel 01 40 25 88 92
– Permanence d’Act Up : lundi, mardi, jeudi, vendredi de 10h à 17 et mercredi de 10h à 13h au 01 49 29 44 82

Notre avis

Pour le moment, seul Isentress® est commercialisé comme inhibiteur d’intégrase. L’elvitégravir semble être le prochain, mais doit d’abord prouver son efficacité et sa tolérance par cet essai, mené en parallèle d’une autre phase III, au schéma similaire, réunissant également 700 participants aux USA et à Porto Rico.
En bloquant la capacité du virus à s’intégrer dans le matériel génétique des cellules humaines, les inhibiteurs d’intégrase empêchent sa réplication. Si l’efficacité redoutable du produit concurrent, le raltégravir, est évidente, nous avons peu de recul sur l’utilisation de cette classe d’antirétroviraux, une nouvelle molécule représente donc l’intérêt de confirmer la puissance de cette famille thérapeutique. Attention : le suivi des effets secondaires dans cette nouvelle classe d’antirétroviraux est primordial car ils sont encore non ciblés. Avec les précautions à prendre face à toute nouvelle molécule, cela reste pour beaucoup, une nouvelle chance de lutter contre un virus qui a développé face aux traitement des résistances le rendant de plus en plus incontrôlable.