Le président Yoweri Museveni est classé parmi les plus homophobes des chefs d’Etat. Son gouvernement est célèbre pour ses actions de persécution des lesbiennes, gays, bi et trans. L’Ouganda a la possibilité d’emprisonner à vie des personnes ayant des relations sexuelles, « contre l’ordre de la nature », en vertu de l’article 145 du Code pénal. Et ce pays applique la loi à la lettre et pratique la chasse aux LGBT.
Juin 2008 Kampala, lors d’une conférence sur le sida, trois activistes de l’association LGBT Sexual Minorities Uganda (Smug) sont arrêtéEs alors qu’ils et elles dénoncent l’absence de prise en compte des minorités sexuelles dans la gestion de l’épidémie en Ouganda. Quelques mois plus tard, deux activistes transsexuelLEs sont arrêtéEs arbitrairement et détenuEs pendant sept jours dans des conditions inacceptables. Georges Oundo et Kiizha Brendah sont connuEs pour leurs actions en faveur des droits des minorités sexuelles en Ouganda. Selon certaines sources, le gouvernement ougandais aurait à cette époque constitué une liste de membres de la communauté lesbienne, gay, bi et trans et serait à leur recherche ; cette annonce a créé la panique dans la communauté. Ces atteintes aux droits humains ont permis de mettre au jour le contexte très hostile dans lequel évoluent les lesbiennes, gays, bi et trans en Ouganda. Alors que la communauté LGBT vit dans la peur des exactions policières et des représailles du gouvernement, les représentants politiques ougandais multiplient les discours discriminants d’incitation à la haine à leur encontre.
En 1999, Yoweri Museveni ordonnait l’emprisonnement de tous les homosexuels ; Act Up-Paris avec des associations de défense des droits humains avaient alors manifesté devant l’ambassade d’Ouganda. Très récemment, le ministre ougandais de l’Ethique et de l’Intégrité, James Nsaba Buturo, a demandé le renforcement de la législation ougandaise à l’encontre de l’homosexualité. Dans un autre discours sur l’éthique, il demandait l’interdiction du port de mini jupes, causant selon lui des accidents de la route, soit interdit.
Nul besoin de prouver que l’oppression dans un contexte homophobe, lesbophobe et transphobe favorise les conduites à risque, nul besoin de prouver que l’accès aux soins se trouve invalidé par ce contexte et par le refus du gouvernement de prendre en considération les LGBT dans la gestion de l’épidémie de VIH sida.
– Act Up-Paris continuera à dénoncer les exactions menées par le gouvernement ougandais à l’encontre des lesbiennes, gays, bi et trans.
– Act Up-Paris demande au ministère des Affaires Etrangères et au secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme de réagir et de porter une attention particulière au sort des LGBT en Ouganda, comme le veulent les engagements pris cette année, le 17 mai[[Journée mondiale contre l’Homophobie, reconnue officiellement en 2008 par l’Etat français.]].
– Act Up-Paris exige l’obtention du droit d’asile et la reconnaissance du statut de réfugiéE en France pour les LGBT faisant l’objet de persécutions dans leur pays d’origine, comme énoncé,dans la convention de Genève de 1951.