Cueillies au fil des sessions, ces informations ne suffisent pas pour écrire un article, mais sont intéressantes à être partagées.
Isentress toujours efficace à 96 semaines
Chez les personnes prétraitées en échec thérapeutique (résistance au trois classes d’antirétroviraux classiques), le suivi à 96 semaines dans les essais de phase III BENCHMRK de Merck montre toujours une supériorité d’une combinaison optimale de traitements incluant l’inhibiteur d’intégrase raltégravir (Isentress) par rapport à une combinaison de fond optimale sans inhibiteur d’intégrase. Avec le raltégravir, 57 % des personnes participantes ont une charge virale indétectable contre 26 % dans le groupe comparateur. L’efficacité monte à 79 % avec le raltégravir si l’on ne tient compte que des personnes dont le traitement de fond optimal contient un nouvel antirétroviral (inhibiteurs de protéase darunavir/Prezista ou tipranavir/Aptivus).
Isentress efficace aussi chez les naïfVEs
L’essai Startmrk, de phase III de Merck évalue l’efficacité de l’inhibiteur d’intégrase raltégravir/Isentress chez des personnes naïves de traitement. Les investigateurs/rices rapportent les résultats d’une analyse de sous-groupes : la comparaison d’un groupe prenant l’inhibiteur d’intégrase raltégravir/Isentress avec Truvada (combinaison des inhibiteurs de la transcriptase inverse nucléotidique ténofovir (Viréad) et nucléosidique emtricitabine (Emtriva) à un groupe prenant l’inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse efavirenz (Sustiva) avec Truvada. L’étude montre une efficacité égale des deux traitements pour supprimer la charge virale (respectivement 86 % et 82 % de personnes participant présentant une charge virale indétectable à 48 semaines). Le raltégravir serait globalement mieux toléré avec aussi moins d’effets secondaires au niveau du système nerveux central.
Pas de risque accru de cancer avec Isentress
Merck présente de nouveaux résultats sur les risques de cancer lors de la prise d’Isentress (raltégravir) (Voir notre article sur la CROI 2008 de Protocoles 50.). Chez les personnes recrutées dans cinq essais randomisés (dont BENCHMRK-1 et 2 et STARTMRK), l’analyse présentée ne met pas en évidence de risque accru de développement de cancers lors de la prise de raltégravir. Lors du suivi de plus de 5 400 personnes ayant eu accès au raltégravir hors essais sur une période médiane de 24 semaines, les taux d’apparition de cancers étaient similaires à ceux observés dans les essais. Le laboratoire conclut en déclarant que les données à ce jour ne montrent aucune différence de risque de cancer lors d’une prise de raltégravir par rapport à d’autres antirétroviraux.
Isentress chez les ados (essai IMPAACT P1066)
Les résultats préliminaires de l’évaluation du raltégravir/Isentress chez 12 jeunes filles et 9 jeunes hommes de 12 à 18 ans infectéEs par le VIH et prétraitéEs montrent une bonne tolérance à l’antirétroviral. L’essai de phase I avec administration de 8 mg/kg de produit (dose moyenne de 390 mg) deux fois par jour montre une exposition semblable à celle de l’adulte recevant 400 mg deux fois par jour. La dose qui sera évaluée chez les adolescentEs en phase II – pour mesurer l’efficacité et la sécurité d’emploi – est choisie à 400 mg deux fois par jour.
Etravirine et enfants
L’étravirine (TMC125 du laboratoire Tibotec), un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, a été évalué chez des enfants infectéEs par le VIH et prétraitéEs. L’essai de phase I ayant montré une bonne tolérance, une phase II est en cours (essai TMC125-C213 baptisé PIANO) pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi à 48 semaines chez l’enfant prétraitéE. Chez l’adulte, cette nouvelle molécule a déjà montré son efficacité à 48 semaines en cas d’échec thérapeutique (essais DUET-1 et 2).
Pas de bénéfice clinique avec l’interleukine-2
Un nombre élevé de CD4 permet de réduire les risques d’infections opportunistes, d’événements non classant sida et de décès. L’interleukine-2, une molécule du système immunitaire capable d’augmenter le nombre de CD4, a été évaluée pour sa capacité à diminuer les risques précédents dans l’essai international randomisé ESPRIT (Evaluation of Subcutaneous Proleukin® in a Randomized International Trial.). L’essai de phase III a comparé deux groupes de personnes traitées par des antirétroviraux et présentant un nombre de CD4 supérieur à 300 (seulement 19 % de femmes) : 2 071 recevant par voie sous-cutanée répétée une forme produite artificiellement de l’IL-2 (Proleukin des laboratoires Novartis et Chiron) et 2 040 recevant uniquement le traitement antirétroviral. Si l’interleukine a bien permis d’augmenter le nombre de CD4 (160 en plus en moyenne), aucun bénéfice n’a été constaté au niveau infections opportunistes ou nombre de décès. Par contre, des effets secondaires de haut grade étaient plus souvent constatés dans le groupe recevant l’interleukine. Toujours dans le même esprit, mais pour un nombre de CD4 plus faible (entre 50 et 299), l’essai de phase III SILCAAT portant sur 1 971 personnes (17% de femmes …) recevant ou non de l’interleukine. Malgré une augmentation en moyenne de 59 CD4, comme précédemment dans l’essai ESPRIT, les nombres de décès ou d’infections opportunistes étaient similaires dans les deux groupes – cette fois l’apparition d’effets secondaires de haut grade était globalement comparable. Visiblement, les CD4 gagnés grâce à l’interleukine-2 n’apportent pas de bénéfice clinique, contrairement à ceux acquis après traitement antirétroviral – pour l’heure, aucune réponse n’est apportée pour expliquer ce qui différencie les CD4 correspondants.