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Hier, mercredi 11 mars 2009, le congrès américain a annoncé que la contribution américaine au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme augmenterait en 2009 de 60 millions de dollars par rapport à 2008. La France, elle, n’a toujours pas augmenté sa contribution alors que le Fonds Mondial traverse une crise grave qui se chiffrera inéluctablement en milliers de morts dans les pays du Sud.

En 2009, l’argent versé par les Etats-Unis au plus grand mécanisme de financement de la lutte contre les trois grandes pandémies atteint la somme record de USD 900 millions. Si cette somme reste toujours bien inférieure à ce que les Etats-Unis devraient verser — estimé à 2,7 milliards de dollars, cette augmentation de la contribution américaine est la bienvenue à l’heure où de grandes puissances économiques, comme la France, réduisent drastiquement leur aide publique au développement (APD) réelle — estimée par les associations à 30% de l’APD officielle [[
Voir l’analyse de Coordination Sud
]] — et qu’elles justifient de leur incapacité d’augmenter leur contribution au Fonds en raison de la crise économique mondiale. Contexte qui n’empêche pourtant pas Nicolas Sarkozy de renflouer les caisses des banques ou des grandes entreprises françaises — à l’image du plan de relance accordé à Airbus début janvier à hauteur 5 milliards d’euros.

Pourtant, la crise que rencontre les programmes bilatéraux financés jusqu’ici en partie par la France est bien réelle, tout comme celle que rencontre le Fonds Mondial de lutte contre le sida.

En effet, le 29 janvier 2009, Rajat Gupta, son président, avait annoncé depuis le sommet économique européen de Davos, que l’argent dont aurait besoin le Fonds d’ici 2010 pour continuer à financer ses programmes actuels et de nouveaux, s’élevait à 5 milliards de dollars.

Act Up-Paris appelle l’Elysée à réagir au plus vite à la crise à laquelle fait aujourd’hui face le Fonds Mondial. A défaut, les conséquences des coupes budgétaires réalisées à Delhi au mois de novembre se chiffreront inéluctablement en milliers de morts dans les pays pauvres.

Au Sud, les personnes vivant avec le VIH et les malades du sida ne pourront accepter que la seule réponse de la France à l’urgence que rencontre le Fonds Mondial se limite à envoyer Carla Bruni visiter un hôpital au Burkina Faso, sans que l’Elysée n’augmente au plus vite sa contribution.