En préambule à sa visite au Cameroun, Benoît XVI n’a pas craint d’affirmer que la distribution de préservatifs n’était pas la solution au problème du sida et qu’au contraire, leur utilisation aggravait ce problème. Après la légitimation du négationnisme et du viol, l’église catholique confirme qu’elle va décidément à l’encontre de la science et du progrès : qu’elle se taise !
Act Up-Paris exige de Benoît XVI et de l’église catholique – au vu notamment de leurs positionnements sur l’avortement, l’homosexualité et le préservatif – qu’elles cessent de s’exprimer et d’agir sur la prévention et la gestion de l’épidémie de sida, ainsi que sur toute question scientifique.
Leurs postures grotesques qui persistent, 25 ans après le début de l’épidémie, à ignorer les pratiques réelles et les données épidémiologiques, constituent une insulte de plus aux quelques 33 millions de personnes contaminées – dont 2/3 en Afrique subsaharienne – et aux plus de 30 millions de mortes.
Avec 1,9 millions de nouvelles contaminations annuelles, l’Afrique subsaharienne est la région du monde la plus touchée par le sida [[
source : ONUSIDA
]]. Combien de ces personnes auraient pu ne pas être contaminées si elles avaient été informées que seul le préservatif protège efficacement du sida et si elles avaient eu plus facilement accès à l’information sur le VIH et aux moyens de s’en protéger ? Benoît XVI et l’église catholique auront sans doute à l’avenir des comptes à rendre sur leur complicité dans la propagation de l’épidémie.
Il n’est plus à prouver que les politiques de promotion d’abstinence et de fidélité sont des échecs flagrants en termes de prévention du VIH et des IST. De même qu’il n’est plus à prouver que les discours négationnistes ou le viol sont condamnables. Mais, visiblement, pas pour l’église catholique. Dès lors, nous ne voyons pas qui pourrait apporter encore quelque crédit aux discours papaux.
L’église catholique est plus que jamais ridicule. Cela serait risible si elle ne se rendait ainsi encore davantage complice des 8000 morts que le sida fait chaque jour.