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Communiqué de presse interassociatif (AMO
Congo ; Mieux
vivre
avec
le
sida,
Niger ; Act
Up-Paris ; AIDES ; Avocats
pour
la
santé
dans
le
monde ; Sidaction ; Solidarité
Sida ; Solthis-France) : Vendredi 27 et samedi 28 mars 2009, M. Nicolas Sarkozy survolera l’Afrique. Il effectuera en effet en 48h des visites officielles en République démocratique du Congo (RDC), au Congo-Brazzaville puis au Niger.
Nous, associations de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, au Congo, en République Démocratique du Congo, au Niger et en France, déplorons les thématiques de ces déplacements là où tant de promesses vitales restent à tenir : la France aurait-elle décidé de tourner le dos aux 25 millions de morts du sida ?

Intérêt français avant tout ?

Nicolas Sarkozy se rend dans trois des pays les plus touchés par le fléau du sida et ne prévoit, dans son agenda officiel, rendu public seulement hier, pas la moindre intervention sur ce thème pourtant sensé être central dans la vision française d’un monde plus juste et sûr.

Nicolas Sarkozy embarque avec lui des représentants des industriels français de l’uranium (Niger), du pétrole (Congo-Brazzaville) et des mines (RDC). S’agit-il donc uniquement de favoriser les entreprises françaises pour importer des ressources naturelles ?

Les promesses brisées

Le 7 juin 2007, puis au sommet du G8 à Hokkaido au Japon en juillet 2008, M. Nicolas Sarkozy s’était engagé solennellement en faveur d’un accès universel aux traitements d’ici la fin de 2010, pour tous les malades du sida des pays en développement, et notamment à tripler l’aide aux pays pauvres pour lutter contre les trois grandes pandémies.

«Nous avons réaffirmé les engagements pris à Gleneagles en 2005 : 50 milliards de plus par an pour l’aide d’ici à 2010 dont 25 milliards pour l’Afrique, l’accès universel au traitement des grandes pandémies d’ici 2010. Nous avons réaffirmé l’engagement de 60 milliards de dollars pour la santé et vous savez que la France en avait fait une priorité. Je peux vous dire que, rien que sur la santé, nous dépenserons en 2008 un milliard 400 millions de dollars, c’est-à-dire un peu plus que les engagements que nous avons pris. Nous avons convenu, plutôt que de faire de nouvelles promesses, qu’il fallait respecter scrupuleusement les engagements que nous avions pris» avait déclaré M. Nicolas Sarkozy le 10 juillet dernier.

Le 11 mars dernier, M. Barack Obama avait quant à lui annoncé une augmentation de plusieurs dizaines de millions de dollars [[
http://www.theglobalfund.org/en/pressreleases/?pr=pr_090311 ]] de la contribution américaine au Fonds Mondial. Une semaine plus tard, le ministre des affaires étrangères Hirofumi Nakasone, a suivi les pas de son homologue américain [[ [http://www.theglobalfund.org/en/pressreleases/?pr=pr_090323]], en confirmant une croissance de la contribution du Japon au Fonds Mondial.

M. Nicolas Sarkozy, lui, s’apprête à annoncer, à l’occasion de la conférence de reconstitution du Fonds Mondial en Espagne, le gel de la contribution française. Du coup, aucun représentant de haut niveau français n’assistera à cette réunion présidée par le Premier Ministre Espagnol (ni Mme Carla Bruni-Sarkozy, ambassadrice du Fonds Mondial, ni M. Bernard Kouchner, ni Mme Roselyne Bachelot, ni M. Alain Joyandet).

Nous, associations de luttes contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ne comprenons plus comment Nicolas Sarkozy entend renforcer la lutte mondiale contre les trois grandes pandémies. Nous espérons que le Président de la République prendra la peine, à l’occasion de la conférence de reconstitution du Fonds Mondial la semaine prochaine à Caceres, de clarifier ses intentions.

Nous souhaitons rappeler que pour contribuer à la hauteur de ses moyens à sa propre promesse et aux besoins exprimés par le Fonds Mondial, la France ne devrait y consacrer que 0,3% de ses aides au secteur bancaire.