Act Up-Paris a manifesté ce mercredi 1er avril devant Matignon pour dénoncer l’immobilisme meurtrier du gouvernement de François Fillon en matière de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à travers le monde. Aux cris de « la France compte ses sous, l’Afrique compte ses morts », une dizaine de militantEs ont brandi des pancartes se demandant « à quoi servent-ils ? » à propos des ministres du gouvernement Fillon incapables d’arbitrer ce dossier et demandé un rendez-vous au cabinet du premier Ministre. Seule réponse : les militantEs ont été interpelléEs (puis relachéEs).
Mardi 31 mars, à Caceres en Espagne, le secrétaire d’État à la Coopération, Alain Joyandet, a effet confirmé que la France n’augmenterait pas d’un centime sa contribution au Fonds mondial sida [[Qui a été gelée depuis la conférence de reconstitution du Fonds à Berlin en septembre 2007 à hauteur de 300 millions d’euros par an sur trois ans. Lors de cette conférence, la France a été déclaré qu’elle augmenterait sa contribution au mécanisme de financement de lutte contre les trois grandes pandémies le plus important au monde, le jour où celui-ci n’aurait plus suffisamment d’argent pour financer ses programmes. En novembre 2008, à l’occasion de la réunion du conseil d’administration de Delhi, le Fonds Mondial, sous la pression des pays riches, a dû effectuer des coupes dans les projets de qualité qui lui étaient soumis. Le 29 janvier dernier, le président du Fonds Mondial, Rajat Gupta, a annoncé qu’il manquait 5 milliards de dollars au Fonds d’ici 2010 pour continuer à financer ses programmes dans les pays du Sud.]], à l’heure où celui-ci traverse une grave crise financière ; d’ici 2010, il manque 5 milliards de dollars au Fonds Mondial pour continuer à financer des traitements, des programmes de prévention, et de soins au Sud. – Si Alain Joyandet n’a pas les moyens, comme il le prétend, d’augmenter les efforts français pour financer des programmes vitaux pour les malades du sida en Afrique, qu’il démissionne. – Si Bernard Kouchner, qui reste silencieux et refuse depuis des mois de recevoir les associations de malades, n’a rien à en dire : qu’il démissionne. – Aujourd’hui, François Fillon a le pouvoir d’arbitrer les propositions budgétaires et de s’opposer au nihilisme budgétaire d’Eric Woerth ; il doit aujourd’hui se positionner clairement ; depuis qu’il est premier ministre, pas une seule fois, François Fillon n’a parlé du sida. Act Up-Paris exige du gouvernement Fillon qu’il augmente significativement la contribution de la France au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose, à hauteur de la grave crise financière que celui-ci traverse.