Le 1er avril, lors de la conférence de reconstitution financière du FMI, les représentantEs des pays donateurs ont reconnu que le besoin de financement supplémentaire du Fonds Mondial, pour 2009-2010, s’élève à 5 milliards de dollars US au minimum (soit seulement 0,5 % de la nouvelle dotation du FMI). Avec un très modeste effort supplémentaire, le G-20 pourrait définitivement combler le manque de financement du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Pour faire fonctionner le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a sauvé plus de 3 millions de vies en 5 ans avec moins de 7 milliards de dollars, les pays du G-20 sont incapables de trouver 5 milliards de plus – 200 fois moins que pour le FMI ! Où sont les priorités ? Depuis 6 mois, on affirme aux malades du sida du monde entier que l’accès universel aux traitements ne sera pas possible par manque de moyens, et ce, du fait de la crise financière. Pourtant, le FMI vient de recevoir 1000 milliards de dollars US de la part des pays du G-20 pour lutter contre les effets d’une crise pour laquelle aucun compte n’est demandé aux principaux responsables : banquiers, actionnaires, boursicoteurs en tout genre.
Les dégâts causés par le FMI sur la santé publique
Parce qu’elle a reçu le « soutien » du Fonds Monétaire International (FMI), la Lettonie se voit contrainte de baisser ses budgets en matière de santé et d’éducation de 40 %. Conséquences : une personne vivant avec le VIH dans ce pays va devoir payer trois fois plus pour sa prise en charge. Avec 1 % de personnes séropositives et une épidémie liée principalement à l’injection de drogues, qui concerne une population très précaire, l’aide du FMI signifie, ni plus ni moins, la fin de la prise en charge pour une bonne partie des séropositifVEs en Lettonie.
Ce n’est qu’un des exemples des dégâts causés par le FMI. En matière de démantèlement des systèmes de santé, les responsabilités du FMI ont été largement documentées. Ainsi, ce sont les conditions imposées par le FMI aux pays d’Afrique qui les empêchent de tenir l’engagement d’Abuja de consacrer 15 % des budgets publics à la santé – ce qui aggrave encore et toujours la pénurie en professionnelLEs de santé, entre autres.
Les responsables du FMI doivent s’engager à ce que les conditionnalités de remboursement des prêts n’entraînent pas de coupes dans les budgets que les états accordent aux politiques vitales de prévention, de dépistage, d’accès aux soins, et de renforcement des systèmes de santé dans les pays pauvres.
Le FMI doit donner au moins 5 milliards de dollars à la lutte contre le sida et garantir les politiques de santé des pays qu’il soutient. Pour cela la solution est simple :
– le FMI doit partager avec le Fonds mondial sida, sans condition, 0,5 % des 1 000 milliards de dollars qu’il vient de recevoir du G-20 ;
– les responsables du FMI doivent s’engager à ce que son soutien n’entraîne pas de coupes dans les budgets que les Etats accordent aux politiques vitales de prévention, de dépistage, d’accès aux soins, et de renforcement des systèmes de santé dans les pays pauvres ;
– l’annulation de la dette des pays pauvres.