Chaque mercredi une poignée de militantEs d’Act Up tient une pemanence des droits sociaux (PDS) et accueille les personnes embourbées dans des situations aberrantes. Cette rubrique a pour but de présenter un florilège de ces cas et des actions menées.
Pas d’économies sur nos vies
Monsieur X se rend aux urgences de la fondation Léopold Bellan, pour consulter une gastrologue-proctologue. Elle procède à un toucher rectal, mais sans utiliser de gel. Elle diagnostique des hémorroïdes, le renvoie à domicile, par ses propres moyens en lui donnant un traitement d’une durée de 5 jours.
Monsieur X suit scrupuleusement le traitement, mais trois jours après, son état s’est aggravé. Monsieur X retourne aux urgences où il est reçu par une autre gastrologue, qui, très ennuyée, se renseigne auprès de la première spécialiste pour avis. Sans s’inquiéter et sans examen complémentaire, elle lui prescrit un nouveau traitement pour une durée de 10 jours.
Le lundi suivant, soit 4 jours après, Monsieur X appelle le SAMU, une ambulance le transporte en urgence à la fondation Leopold Bellan. La seconde gastrologue le reprend en consultation très fortement embarrassée. Grâce à un étrange concours de circonstances, une proctologue à la retraite qui passait par là se propose, avec l’accord de Monsieur X, d’ausculter ce dernier. Elle diagnostique immédiatement un abcès anal important nécessitant une intervention chirurgicale le jour même, ou au plus tard le lendemain. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Grâce aux dispositions de la T2A, inapplicable pour notre sida, et pourtant bien appliquée, nous nous interrogeons : Monsieur X était-il un patient « rentable » ? Avec la loi Hôpital Patients Santé Territoire (HPST), ce genre de situation risque d’empirer encore. Monsieur X, séropositif, a frôlé la septicémie. Que risque-t-il de nous arriver si les médecins sont débordéEs et qu’ils/elles viennent de passer plusieurs dizaines d’heures au service des urgences ? Encore une fois les doctrines comptables priment sur nos vies…
Parcours pour combattante
Dans le cadre de la permanence droits sociaux, nous suivons Madame D, depuis plusieurs années. Elle alterne hospitalisation et hébergement associatif, notamment grâce à l’association LFMR, mais son état de santé, des plus précaires, nécessite rapidement la mise en place d’une dialyse.
Ayant inscrite cette usagère sur la liste des demandeurs de logement PILS depuis janvier 2007, nous sommes confrontés à la difficulté de trouver une assistante sociale qui maîtrise le dispositif « Accords collectifs ».
L’assistante sociale de LFMR ne connaissant pas ce dispositif, nous avons donc conseillé à Madame D de rencontrer une assistante sociale de son secteur. La professionnelle rencontrée, celle-ci se dit aussi peu capable et reconnaît ne pas maîtriser ce type de dossier. Elle renvoie Madame D vers une assistante sociale à l’hôpital de la Pitié-Salpetrière. La situation se rejoue encore une fois, car à son tour, cette dernière ne semble pas comprendre notre demande, et nous réclame de le formuler par écrit…
A ce jour, Madame D doit se rendre au Centre d’Action Sociale du 13e en espérant que le dossier accord collectif soit enfin instruit… A Suivre donc…
Pour rappel, notre interlocutrice à l’office public d’HLM Paris Habitat est en mesure d’accélérer les demandes d’attributions PILS dont les dossiers ont été labellisé accords collectifs.Il semble urgent de faire remonter ces informations et de mettre la pression sur la MDPH pour qu’enfin une assistante sociale relais avec les associations VIH soit désignée.