Un pays qui ne reconnaît pas les identités de genres, l’homosexualité ou qui les pénalise, exclut les lesbiennes, gais, bi et trans’ (LGBT) des politiques de prévention et d’accès aux soins. Il les précarise en les discriminant. C’est un fait avéré, le VIH/sida touche plus les personnes LGBT dans les pays qui les pénalisent.
En 1989, notre premier combat a été celui de la visibilité de l’homosexualité. « Maladie de pédés », « cancer gay », le discours politique dominant s’est instauré dès l’apparition du sida sur la dénonciation de l’homosexualité à travers la maladie. Lutter contre le sida, c’était donc briser ce chantage à la honte et au secret en prenant publiquement la parole en tant que séropositifs et pédés. Au regard du sida, c’était un impératif essentiel de prévention.
En 20 ans, nous avons lutté pour que l’homosexualité ne soit pas un tabou, que la sexualité et l’identité de genre soient discutées dès l’école, pour que chacun et chacune disposent des mêmes droits quelles que soient leur identité de genre et leur orientation sexuelle.
Nous avons dénoncé les atteintes graves aux droits des LGBT à l’échelle internationale.
Nous avons exigé que le gouvernement français se positionne de manière forte et intervienne pour que les violences cessent.
Nous avons obtenu, Le Pacte Civil de Solidarité. Avant ce contrat, lorsque dans un couple de même sexe, l’unE des deux partenaires mourrait, le/la survivantE ne bénéficiait de rien. L’idée d’un « contrat d’union civile », à défaut de mariage, est née dans la communauté LGBT. Act Up-Paris avec ses partenaires associatifs a travaillé sur ce contrat, a manifesté et informé les publics jusqu’à obtenir sa mise en place en 1999. Il s’agit d’une victoire, certes. Mais, au regard de l’égalité des droits, ce texte de loi reste un sous-contrat d’union, faisant des couples de même sexe des sous-citoyens.
Pour toutes ces raisons, la lutte contre le sida ne peut être dissociée de la lutte pour l’égalité des droits et de la lutte contre l’homophobie et contre les discriminations liées à l’identité de genre.
Act Up-Paris exige et se battra pour :
– L’égalité des droits pour tous les couples, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels.
– Le droit au mariage civil pour les couples de même sexe, l’extension aux couples homosexuels de l’ensemble des droits (sociaux, fiscaux…) dont bénéficient les couples hétérosexuels , l’égalité des droits entre les différents statuts civils et fiscaux : Pacs, mariage, concubinage.
– L’accès à la procréation médicalement assistée et à l’adoption quels que soient l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou le statut marital du ou des demandeurSEs.
– Le respect des engagements du 17 mai 2008 sur la dépénalisation de l’homosexualité à l’échelle internationale.
– Un engagement fort du ministère des Affaires Étrangères et Européennes et du secrétariat d’État aux droits de l’homme pour que les persécutions à l’encontre des LGBT cesse.
– La reconnaissance du droit d’asile en France pour les LGBT persécutéEs dans leur pays d’origine en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre et la reconnaissance de leur statut de réfugiéE en vertu de la Convention de Genève du 28 juillet 1951.
– Que les amendements du Code pénal, proposés en 1991, visant à criminaliser la transmission du VIH ne passent pas, et que le délit d’homosexualité ne soit pas rétabli.
– La libre circulation des séropositifVEs.