Monsieur D. C., ressortissant du Guyana, est gravement malade : il est notamment séropositif au VIH. Il est, depuis le 20 juin, au centre de rétention administrative (CRA) de Cayenne-Rochambeau en Guyane en vue de son expulsion vers le Guyana, pays où l’offre de soins est officiellement insuffisante et où l’accès effectif au traitement est impossible pour une majorité des personnes touchées par le VIH.
Conscient des risques qu’il encourt s’il est expulsé, Monsieur D.C. a tenté de se suicider et a dû être hospitalisé d’urgence. A sa sortie de l’hôpital, il a été remis en rétention et aurait été expulsé lundi si les associations ne s’étaient pas mobilisées. A nouveau hospitalisé, Monsieur D.C. est toujours susceptible d’être expulsé. Pourtant, la loi française interdit d’expulser les malades du sida ne pouvant bénéficier de soin dans leur pays d’origine. D’ailleurs, le 31 décembre 2007, Roselyne Bachelot Narquin déclarait que « toute personne malade est en situation de demander de ne pas être expulsée » et que les malades du sida en particulier n’avaient « aucune crainte à avoir« .
Le ministère de la santé et le ministère de l’Immigration sont parfaitement au courant de la situation de Monsieur D.C., ils mènent en bateau les associations et jouent avec la vie des personnes malades. Une fois encore les pouvoirs publics profitent de la période estivale pour contourner les lois dans la plus grande discrétion. Roselyne Bachelot-Narquin, qui une fois de plus sera absente d’une conférence internationale sur le sida, n’a pas jugé bon de réaffirmer ce qui est du ressort de son Ministère, le droit au séjour pour soins. Preuve s’il en fallait encore une, que la France n’a aucun volontarisme en matière d’accès aux traitements et se contente de regarder les séropositifs mourir.
Nous exigeons :
que le ministère de l’Immigration respecte la loi ;
la libération immédiate de Monsieur D. C. et la garantie qu’il obtienne un titre de séjour pour soins sans délais.
le strict respect du droit au séjour pour raisons médicales et l’abandon des quotas d’expulsions incompatibles avec le droit des personnes.