Alors qu’Act Up-Paris dénonce l’absence de nouvelles campagnes spécifiques à destination des gays, la directrice de l’INPES a accordé une interview à Têtu pour répondre à nos accusations. Madame Thanh Le Luong s’y dit surprise de nos reproches mais elle nous accorde au moins le fait d’être dans notre rôle… On la remercie. Mais il semble que la nouvelle directrice ait la mémoire courte.
Alors qu’elle n’était pas même nommée directrice de l’institut et encore conseillère de Roselyne Bachelot, Act Up-Paris lui avait fait part lors d’un rendez-vous avec le cabinet des problèmes rencontrés par l’INPES dans l’attribution de son marché concernant la prévention gay. Il est vrai que Madame Thanh Le Luong semblait ce jour là nous écouter d’une oreille pour le moins distraite. Mais comme conseillère pour la santé publique du ministère elle était déjà directement responsable de cette situation.
Act Up-Paris lui a de nouveau fait part de ses préoccupations à cet égard lors d’une nouvelle rencontre au moment de sa prise de fonction. Alors qu’elle n’envisageait aucune campagne gay avant l’année prochaine, nous lui avons clairement exprimé qu’il était inacceptable que l’INPES n’ait pas de communication spécifique en direction des gays depuis plus de 2 ans et qu’elle puisse encore envisager… de ne rien faire.
Ainsi, Madame Thanh Le Luong a beau prétendre que des campagnes spécifiques aient été menées en direction des gays, personne n’est dupe ! Elle évoque d’abord une campagne nationale grand public qui ne fait pas partie de la communication spécifique gay et la parution de documents élaborés précédemment.
Pour preuve, s’il en fallait encore, de l’actuelle incapacité totale de l’INPES à faire son travail en direction des gays : lors de sa dernière réunion, le comité d’experts homos a sollicité une campagne d’information sur le risque de transmission sexuelle de l’Hépatite C. Alors que nous sommes confrontés à l’émergence d’une nouvelle épidémie, il a fallu toute l’insistance d’Act Up-Paris pour arracher que, faute de pouvoir la réaliser eux-mêmes, cette campagne soit portée par une association sur les crédits de l’Institut.
La nouvelle directrice de l’INPES vous ment, et d’ailleurs elle ne répond pas sur le fond. En deux ans d’inaction de l’État sur la prévention gay, près de 4 500 homosexuels se sont contaminés par le virus du sida.
Quand l’INPES sera-t-il de nouveau en mesure de produire des campagnes de prévention gay ? La communication gay de l’institut sera-t-elle confiée comme précédemment à une agence sur la base d’un cahier des charges spécifique ? Où est passé l’argent initialement dédié à la communication gay de l’INPES qui n’a pas été dépensé ? Sera-t-il réaffecté aux campagnes futures ou s’est-il lui aussi comme une partie du personnel en charge de la lutte contre le sida en France, volatilisé du côté de la grippe aviaire ?