Le gouvernement vient d’évoquer une possible hausse du forfait hospitalier de 25% (celui-ci passerait de 16 à 20 euros par jour). Il ne s’agirait pour l’instant que d’une « piste de travail ». Pour Act Up-Paris, cette mesure va à nouveau pénaliser les plus pauvres – celles et ceux qui n’ont pas droit à la CMU (exonérée du forfait hospitalier), mais ne peuvent pour autant accéder à une mutuelle – et les plus malades.
Une mesure discriminatoire
Après les consultations et les boîtes de médicament (franchises médicales), ce sont donc les frais d’hospitalisation qui vont augmenter pour les assurés sociaux. Des « dépenses d’hôtellerie » qui, selon la ministre de la Santé, n’auraient pas à être pris en charge par l’Assurance Maladie… Mais voilà, près de 5 millions d’assurés sociaux n’ont pas de mutuelle, et toutes les mutuelles ne remboursent pas le forfait hospitalier. Augmenter le forfait hospitalier va donc pénaliser ces personnes et les écarter encore davantage des soins.
AAH +2,2%, Forfait Hospitalier + 25%
SeulEs 17% des séropositifVEs ont une activité professionnelle : les autres doivent vivre avec des prestations sociales – en dessous du seuil de pauvreté, mais au-dessus du plafond CMU. Une personne bénéficiant de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) qui n’a pas les moyens de cotiser à une mutuelle doit ainsi s’acquitter du forfait hospitalier. L’AAH vient d’être revalorisée de 2,2% et s’élève à 681,63 euros mensuels. Comment le gouvernement peut-il décemment penser qu’une hausse de 25% du forfait hospitalier pour ces personnes (comme pour beaucoup d’autres d’ailleurs) est envisageable ? Ce type d’effets d’annonce est une insulte pour les personnes pour qui se loger, manger et se soigner constitue déjà une gageure quotidienne.
La crise pour justifier un impôt de plus sur la maladie
Alors que le nombre de lits d’hôpital est réduit, que les salariéEs du secteur hospitalier partant à la retraite ne sont pas remplacéEs, que les licenciements de ces derniers mois sont autant de ressources en moins pour l’Assurance Maladie, le gouvernement poursuit sa politique d’exonérations de cotisations patronales – pourtant principale cause du déficit de l’Assurance maladie. Le « secteur optionnel », permettant à divers spécialistes de pratiquer pour les 3/4 de leurs actes des dépassements d’honoraires, qui devrait voir le jour d’ici mi-octobre promet de surcroît un système de santé encore plus inégalitaire.
La politique de santé de Nicolas Sarkozy et de Roselyne Bachelot est claire : c’est aux malades de payer, et plus on est malade, plus on paye. Nous ne voulons pas que les soins deviennent un luxe (14% des usagers y auraient déjà renoncé selon la FSU). Ce mépris des assurés sociaux consistant à augmenter régulièrement leur reste à charge sans explorer d’autres moyens de renflouer les caisses de la Sécurité Sociale doit cesser.
Act Up-Paris s’insurge contre ce projet de hausse du forfait hospitalier et exige la suppression des franchises médicales.