Nous suivons ce dossier depuis quelques temps et comme pour le vaccin, nous sommes persuadés que seule l’union des talents des chercheurs au niveau international permettra un jour de faire de l’éradication autre chose qu’une piste de travail.
Continuer à porter la voix des malades auprès des investigateurs pour la mise en place des essais cliniques d’éradication.
A ce titre, il est intéressant de noter que dans un article récent visant à appeler la communauté internationale à s’unir pour concrétiser l’objectif d’éradication du VIH de l’organisme, les associations de malades sont présentées comme des acteurs cruciaux, pour finalement ne pas les inclure dans sa proposition de consortium fédérateur (voir figure 1). De plus, en réponse à cet article, le consortium ORVACS (Objectif Recherche Vaccin sida) présente les efforts de fédération déjà mis en place – initialement pour la recherche vaccinale, comme l’indique son nom – et ses objectifs en terme d’essai cliniques pour l’éradication. Ce consortium aborde le sujet sous l’angle de l’immunomodulation et ne regroupe donc pas toutes les approches envisagées à ce jour dans les laboratoires et institutions académiques et dans les sociétés de biotechnologie et les laboratoires pharmaceutiques. Les 21 personnes qui composent le consortium ORVACS viennent des Etats Unis, d’Espagne, de Belgique, d’Angleterre, de Suisse, d’Italie et pour la France, Brigitte Autran, Patrice Debré, Laura Papagno, Christine Katlama, Gilles Brucker, Vincent Calvez, Dominique Costagliola, Simon Wain-Hobson s’y investissent. Les objectifs du consortium sont définis comme suit : “In 2001, with support from the Bettencourt Schueller Foundation of France, we set up Objectif Recherche Vaccin Sida (ORVACS), a not-for-profit organization that networked major academic institutions in France (Université Pierre et Marie Curie, Paris), the United Kingdom, Spain, Belgium, Italy, and the United States. Our objective was to speed up the evaluation of new treatment strategies based on therapeutic immunization to control HIV as an alternative to conventional antiretroviral regimens. Among other achievements, the network recently completed a clinical trial that described the deleterious effect on viral control and need for resumption of antiviral therapy in HIV-infected patients following immunization with an HIV-recombinant live vector anti-HIV candidate vaccine. Over the past year, ORVACS decided to focus on a rapid way to evaluate HIV eradication strategies in an approach similar to the proposed HIV Latency Collaboratory described in the Richman Review. Our model combines treatment intensification with immune interventions aimed at activating latently infected cells and/or targeting actively replicating cells with the goal of purging the reservoirs of HIV. Our first two trials are evaluating three immunomodulatory strategies plus intensification in patients with optimal viral suppression. Our protocols have been quickly developed at a reasonable cost and are being submitted to regulatory authorities in the various jurisdictions.” Au minimum, il serait primordial d’œuvrer pour intégrer ce regroupement afin de porter la voix des malades, principaux concernés et au premier plan des risques encourus par les nouvelles stratégies proposées qui reposent principalement sur une réactivation dite contrôlée du VIH à partir des réservoirs.Soutenir les programmes de recherche pour des stratégies d’éradication.
Si les thématiques de recherche en matière de VIH sont multiples et toutes aussi cruciales les unes que les autres, il apparaît nécessaire de faire en sorte que l’éradication ne soit pas un objectif relégué au second plan comme un but inatteignable. Insister pour cela auprès des instances décisionnelles et des organismes de recherche comme l’ANRS doit constituer une revendication forte. Parce que, précisément, nous sommes conscients des lacunes qui existent au niveau des connaissances fondamentales, la recherche doit être poursuivie au niveau pré-clinique. Cela n’implique pas nécessairement que la recherche clinique doive attendre, notamment au vu des essais déjà réalisés ou en cours avec des activateurs du VIH. Comme l’indique la récente annonce d’un soupçon d’efficacité d’un vaccin anti-VIH, la route est longue avant de parvenir à des résultats. Si les efforts ne continuent pas à être soutenus aujourd’hui pour tenter d’éradiquer le VIH de l’organisme, cet objectif restera effectivement inatteignable, sauf découverte accidentelle. Les avancées médicales ne peuvent pas reposer uniquement sur le hasard. Exemple d’un réseau collaboratif proposé pour accélérer la recherche en matière de latence du VIH aux Etats-Unis – les associations de malades n’y sont pas figurées. Source : Richman et al. 2009. The challenge of finding a cure for HIV infection. Science 323:1304-07.