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La députée UMP des Hautes-Alpes s’apprête à proposer un amendement réduisant de 5% la contribution française au Fonds Mondial. Le groupe UMP à l’Assemblée doit s’y opposer et renforcer au contraire cette contribution.

Mme la députée Henriette Martinez va prochainement faire la proposition de réduire la contribution de la France au Fonds Mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose de 5%. Cette proposition sera faite alors que cet organisme affronte d’importantes difficultés financières, qui remettent en cause la pérennité des programmes financés. Au moment où l’on constate des progrès importants dans l’accès aux traitements pour les malades du sida des pays les plus pauvres, et alors que le manque d’argent fragilise ces progrès, Mme Martinez décide que la France doit réduire son soutien financier !

Le montant financier ainsi dégagé (15 millions d’euros) serait mis à disposition des « opérateurs français » (programme Esther, Croix Rouge et ONG). L’objectif, à en croire le rapport qu’elle a rendu cet été sur l’aide publique, serait de rendre la participation française à la solidarité internationale plus visible. Nos associations condamnent cette proposition, estiment qu’un tel chauvinisme est déplacé et que les besoins des opérateurs français désignés par Mme Martinez doivent être comblés par des fonds supplémentaires, non en prenant sur de l’argent destiné à un Fonds multilatéral dont la preuve de l’efficacité et de l’intégrité n’est plus à faire.

Mme Martinez n’a pas consulté les associations de lutte contre le sida pour rédiger son rapport rendu en août. Elle n’a pas souhaité suivre les arguments des associations qui l’ont rencontrée jeudi 15 octobre et persiste à vouloir ignorer la réalité du Fonds mondial en manque de financements.

Nous l’appelons à faire preuve de logique et à mettre son idéologie chauviniste de côté : elle doit renoncer à faire passer cette proposition devant l’Assemblée, et au contraire plaider pour une augmentation de la contribution française au Fonds, afin de combler le déficit que celui-ci connaît, et montrer l’exemple à l’ensemble des pays riches pour assurer un accès universel effectifs aux traitements contre le sida, le paludisme et la tuberculose.

Nous appelons le groupe UMP à ramener Madame Martinez à la raison. Nous incitons son président, M. Jean-François Copé, à montrer qu’il a saisi l’urgence de la situation, et à plaider auprès de M. Nicolas Sarkozy pour une contribution française au Fonds mondial plus importante.