Le 1er décembre est par tradition une journée de rassemblement et de mobilisation. Une journée de commémoration. Une journée dans l’année pour se donner bonne conscience et se dire qu’on n’oublie pas. Face à une banalisation indécente de la maladie, nous avons pourtant toutes les raisons de rester mobiliséEs tous les jours de l’année.
En France, la situation est extrêmement inquiétante : le dernier rapport épidémiologique de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) confirme une hausse des contaminations en 2008 et un diagnostic tardif pour un tiers des personnes qui découvrent leur séropositivité. L’Etat, de son côté, dérembourse à tout-va, remet en cause les Affections longues durées (ALD), veut réviser les pourcentages d’invalidité, ignore toujours les besoins d’accès aux soins dans les prisons ainsi que le lien entre la répression des usagerEs de drogues et les contaminations, et les plans sociaux hospitaliers se multiplient, ne serait-ce qu’à Paris, où l’APHP s’apprête à supprimer plus de 1 000 postes. Cette liste est longue mais c’est celle des combats que nous avons encore à mener, tous ensemble. Si au Nord nos droits sont de plus en plus remis en cause, au Sud la situation ne s’améliore toujours pas, bien au contraire. Cette année tous les regards se portent vers la situation internationale et l’accès universel aux traitements promis par les dirigeantEs des pays riches pour 2010. Aujourd’hui dans le monde 33 millions de personnes vivent avec le VIH/sida et plus des trois quart n’ont toujours pas accès à un traitement. 6 000 personnes meurent chaque jour dans l’indifférence. Alors qu’on nous annonce la fin de la crise et que les banques ont bénéficié de plusieurs milliards pour renflouer leurs caisses, le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, lui, reste en attente de près de 5 milliards d’euros pour terminer les programmes en cours et s’interroge même sur la possibilité d’en interrompre certains. Concrètement cela signifie que des malades qui ont débuté un traitement ne pourront peut être pas le poursuivre et risquent de développer des résistances aux molécules, de déclarer une maladie opportuniste et de mourir. Malgré les nombreuses actions et interpellations des actrices et acteurs de la lutte contre le sida, les gouvernements restent indifférents. C’est pourquoi le mot d’ordre de la manifestation de ce 1er décembre est « sida : la crise a ses coupables » et nous n’avons pas peur de les désigner : Sarkozy, Lagarde, Woerth, Kouchner, Obama, Merkel, Brown, Berlusconi, Hatoyama, Harper, Medvedev, entre autres, car là aussi la liste est longue. Ce 1er décembre est aussi l’occasion de vous présenter la nouvelle formule d’Action : nouveau format, nouvelles rubriques, nouveau ton… Il y a quelques numéros nous vous avions demandé votre avis sur le journal. Nous avons voulu répondre aux attentes exprimées, en essayant de rendre notre publication plus pertinente et plus adaptée aux envies et aux besoins des militantEs, des lecteurRICEs, tout ça dans le but : que nous restions et soyons, toutes et tous, et de plus en plus, mobiliséEs !