En ouverture de la semaine mondiale d’action pour l’accès universel aux traitements, une dizaine de militantEs d’Act Up-Paris ont interpellé ce lundi 2 novembre Eric Woerth sur le gel de la contribution française au fonds Mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le ministre du budget, invité à un débat à l’Université Paris-Dauphine, ne s’est pas expliqué sur son refus d’augmenter l’aide publique au développement alors même qu’il trouvait des milliards pour renflouer les banques. Les activistes, soutenuEs par une partie de la salle, ont alors dispersé des cendres en scandant « sida : la crise a ses coupables » et « des milliards pour les banques, des séropos en cendres ».
15 000 personnes meurent chaque jour du sida, du paludisme et de la tuberculose. Aujourd’hui moins de 30 % de personnes vivant avec le VIH ont accès à un traitement. Il manque au Fonds mondial 5 milliards d’euros pour assurer la pérennité de ses programmes. Son conseil d’administration, qui se réunit lundi prochain à Addis-Abeba, va voter des coupes dans les projets de prévention et d’accès aux traitements. Cela veut dire moins de séropos soignés, cela veut dire plus de mortEs. Déjà, des pénuries de traitements se produisent un peu partout en Afrique. Depuis 2007 qu’il est ministre du budget, Eric Woerth refuse d’augmenter la contribution française au Fonds mondial et par là même de sauver des vies. Pourtant, l’argent ne manque pas. En 2007, Eric Woerth concédait 14 milliards de cadeaux fiscaux. A l’automne 2008, il débloquait plus d’un milliard d’euros pour permettre la fusion des Caisses d’épargne et des banques populaires. Quelques semaines après, il engageait un plan de garantie des banques de 300 milliards d’euro. Autant de milliards destinés à sauver les bénéfices de quelques banquiers et traders. Malgré ces possibilités financières, Eric Woerth a gelé la contribution française à hauteur de 300 millions d’euros depuis deux ans. Pourtant, Nicolas Sarkozy s’était engagé durant la campagne présidentielle à assurer l’accès universel aux traitements pour 2010. Seule une augmentation radicale de la part des pays riches, à commencer par la France, peut permettre d’atteindre cet objectif, sauver des vies et enrayer la pandémie. Nous sommes des personnes vivant avec le VIH. Nous ne pouvons supporter que les malades des pays pauvres meurent massivement parce qu’Eric Woerth entend ménager les profits de quelques traders. Nous exigeons qu’Eric Woerth tienne les engagements pris par Nicolas Sarkozy au nom de la France, qu’il prenne un peu de l’argent accordé aux banques (0,2% suffirait) pour sauver des vies et qu’il augmente, maintenant, la contribution de la France au Fonds mondial. Faute de quoi, Eric Woerth devra assumer sa responsabilité historique dans la mort quotidienne de 15 000 personnes.