Pour la première fois depuis le début de l’épidémie, des données sur la prévalence de l’infection à VIH mesurée par des tests sérologiques chez les gays sont publiées. Act Up-Paris demandait la réalisation d’une telle étude depuis plusieurs années.
Les résultats préliminaires de cette enquête, mise en œuvre par l’InVS (Institut national de veille sanitaire) avec la participation du SNEG (Syndicat national des entreprises gays) montrent que dans la population étudiée (les hommes fréquentant les lieux de sociabilité homosexuels) près d’un homosexuel sur cinq est porteur du VIH (17,7%). Ce chiffre particulièrement important confirme ce que nous affirmions depuis des années sur l’ampleur de l’épidémie dans notre communauté.
Surtout, 20% des personnes séropositives ignoraient qu’elles étaient porteuses du virus. La grande majorité d’entre elles (65%) avaient pourtant fait un test de dépistage dans l’année. Cette étude met clairement en évidence une transmission particulièrement rapide du virus dans notre communauté.
Si le renforcement du dépistage du sida est nécessaire chez les gays, ces résultats sont là pour rappeler que le seul dépistage ne protège pas du sida. L’importance des infections récentes constatées dans l’étude exige de ne pas perdre de vue la dimension comportementale de la prévention, particulièrement chez les gays où l’ampleur de la prévalence rend la lutte contre l’épidémie plus difficile qu’ailleurs.
Les résultats complémentaires de cette étude qui seront publiés au premier trimestre 2010, devraient permettre de mieux comprendre la dynamique de transmission du sida chez les gays et d’avancer des résultats sur l’incidence. Ils seront précieux pour mettre en œuvre des stratégies de prévention adaptées à la réalité de l’épidémie dans notre communauté.
Act Up-Paris exige :
– une information claire des gays sur l’importance de la prévalence dans notre communauté;
– une prise en compte réelle des infections récentes dans les stratégies de prévention
– la valorisation des comportements préventifs dans notre communauté;
– un renforcement des moyens attribués à la prévention en direction des gays qui prennent en compte l’ampleur et la dynamique de l’épidémie dans notre communauté.