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A l’occasion de la conférence de presse du ministère de la Justice et de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et la Toxicomanie (MILDT), des militantEs d’Act Up-Paris manifestent Place Vendôme, brandissant des pancartes où on peut lire « Je bois, je fume, je joue. L’Etat est mon dealer » ou « Répression = contaminations ». Ils dénoncent ainsi la politique répressive du gouvernement à l’égard des usagerEs de drogues. Cette politique les plonge dans la précarité, les pousse à la marginalité, les enferme en prison, les contamine par le VIH et par l’hépatite C.

La ministre de la Justice et le président de la MILDT, Etienne Apaire, ont convié la presse à la présentation de la nouvelle campagne de communication du gouvernement sur les drogues. Ni les usagerEs de drogues, ni les associations intervenant auprès d’eux n’ont été associéEs à l’élaboration de cette campagne. Cette campagne ne s’adresse pas aux usagerEs de drogues mais les met à l’index. Elle ne fait que rappeler « le cadre légal des drogues et de la vente d’alcool aux mineurs ». Elle ne fait que rappeler un interdit pour désigner des délinquantEs et préparer le terrain d’une répression accrue. Depuis 2006, la MILDT a abandonné la politique de réduction des risques et des dommages, qui a permis de réduire les contaminations chez les usagerEs de drogues, pour opérer un virage répressif sans avoir pour autant réussi à endiguer l’usage des drogues. « Pour les addictions, la répression ça ne marche pas ». Pour une fois, Act Up-Paris est d’accord avec Eric Woerth, ministre du Budget, qui a rappelé cette vérité lors de la présentation du plan de prise en charge des joueurSEs pathologiques à l’hôpital Marmottant, le 6 octobre 2009. Au contraire, la répression ne fait que marginaliser les usagerEs de drogues, les exposant à d’avantage de prises de risques, aux contaminations au VIH et à l’hépatite C (70% des usagerEs de drogues par voie intraveineuse). Contre les campagnes simplistes, Act Up-Paris exige: – une véritable politique de réduction des risques et des dommages, – la fin des poursuites et des incarcérations pour usageEs de drogues, – l’ouverture immédiate de salles de consommation, – la légalisation de l’usage de toutes les drogues.