Act Up-Paris et Ban Public soutiennent la pétition du RAIDH sur “le droit à l’intimité des détenus” et relaient la colère des 62 000 hommes et femmes et de leurs proches qui subissent actuellement la négation de leur droit à une sexualité libre en prison. Si « la citoyenneté ne s’arrête pas aux portes des prisons ! » – thème des journées nationales prison – la sexualité non plus.
Le droit à la sexualité des prisonnierEs doit être respecté et son interdiction – au mépris d’un des droits les plus élémentaires de l’être humain – doit cesser immédiatement. Cela signifie une sexualité libre, que ce soit avec les proches au parloir ou au sein même de la détention. Cela doit s’accompagner d’une lutte efficace contre la propagation des infections sexuellement transmissibles et de la mise à mal des pratiques coutumières et impunies de viols et agressions sexuelles en prison.
L’accès immédiat et effectif à une sexualité protégée
Le VIH et le VHC sont 3 à 4 fois plus présents en détention. Il est urgent que les prisonnierES aient un accès non restreint et réel à tous les moyens de prévention.
Pourtant cela fait plus d’un an qu’il n’y a plus de référent prison à la Direction Générale de la Santé ! Il est grand temps que les ministères de la Justice et de la Santé travaillent de concert à la mise en oeuvre d’une véritable politique de lutte contre le sida au sein des établissements pénitentiaires :
– distribution gratuite et abondante de préservatifs en prison, en accès libre et confidentiel ;
– accès, à n’importe quel moment de la détention, à un dépistage gratuit et véritablement anonyme (actuellement, les conditions de travail du personnel médical en prison ne permettent pas le respect du secret médical).
– accès au traitement post-exposition (TPE) généralisé et présentant toutes les garanties de confidentialité (uniquement proposé lors de bagarres et de viols avérés, sa demande doit sinon passer par les surveillantEs).
Une population carcérale protégée des discriminations et agressions sexuelles
Act Up-Paris et Ban Public dénoncent l’ignominie des viols et agressions sexuelles en prison, pratiqués en toute impunité. La privation d’une sexualité libre encourage les relations sexuelles non consenties : l’État porte la responsabilité de cette situation intolérable dans laquelle vivent les personnes incarcérées.
Des parloirs intimes dans toutes les prisons
L’institution de 7 unités de vie familiale (UVF) (sur 194 établissements !) constitue le cache-misère d’un système sclérosé où la liberté sexuelle est niée.
Le 12 novembre, sur France Info, Jean Marie Bockel lui-même en convenait : “il faut qu’on aille beaucoup plus vite au sujet des parloirs intimes (…) il faut les démultiplier, y compris dans les prisons anciennes où on ne pourra jamais construire d’UVF.”
Act Up-Paris et Ban Public le prennent au mot et exigent l’instauration immédiate et obligatoire de parloirs intimes dans toutes les prisons, comme il en existe dans tous les autres pays d’Europe et d’Amérique, avec un égal accès pour tous les couples, qu’ils soient hétéros ou homos.