Ce vendredi 12 février doivent se tenir les assises parlementaires sur les prisons à la Maison de la Chimie à Paris. Act Up-Paris rappelle à cette occasion l’urgence d’une application effective de la loi sur la suspension de peine pour raison médicale.
Depuis 2004, des rencontres parlementaires sur les prisons sont organisées chaque année pour débattre de l’actualité pénitentiaire et sensibiliser les participants afin de réformer le monde carcéral. Cela reste un vœu pieux face à l’inertie des institutions et de ceux qui en sont responsables. Une fois de plus, nous y entendrons les mêmes discours et les mêmes spécialistes qui, depuis 30 ans d’hécatombe du sida dans les prisons n’ont toujours pas trouvé de solution pour humaniser l’institution carcérale : les parlementaires ont rendu inapplicable la loi sur la suspension de peine pour raison médicale [[Loi du 4 mars 2002 relative à la suspension de peine pour raison médicale]] et n’ont fait que construire encore plus de prisons pour y enfermer encore plus de prisonniers précaires.
L’ouverture des débats démarre sur un titre prometteur : « Sortir les malades des prisons ». Là encore, nous sommes confrontés à une hypocrisie profonde : ceux qui prétendent débattre doctement lors de ces assises parlementaires sont ceux-là mêmes qui ont durci scandaleusement la loi Kouchner [[Loi du 4 mars 2002 relative à la suspension de peine pour raison médicale]] au point que les malades incarcérés en crèvent.
Act Up-Paris, association de lutte contre le sida et pour la défense des prisonniers séropositifs, compte bien, par sa présence à ces assises parlementaires, faire entendre la voix de celles et ceux que la prison a tués ou tue encore.
Depuis 10 ans, la médiatisation de rapports parlementaires dénonçant la « honte de la République » et le droit des parlementaires de visiter les établissements pénitentiaires, n’ont rien changé. La situation s’aggrave de jour en jour.
La prison n’est pas un hôpital, ni un lieu de soins. Les malades doivent être soignés à l’extérieur. La construction d’Unités Hospitalières Sécurisées Interrégionales (UHSI), et autres hôpitaux prison ne fait que justifier l’enfermement jusqu’à la mort, réhabilitant insidieusement la peine capitale.
Suspension de peine pour raison médicale : Act Up-Paris exige des actes. Libérez les malades maintenant !