VIH et déprime, les liaisons dangereuses
La 79e RéPI se tiendra le mercredi 12 mai au centre Wallonie Bruxelles. Il y a de quoi s’inquiéter en tant que séropositif quand on sait que la dépression fait partie du quotidien de près de 40 % d’entre nous. Si nous avons accès aux traitements, il faut faire face à leurs effets indésirables et à leurs complications qui ont une grande influence sur notre qualité de vie. Les visites chez nos infectiologues permettent d’aborder les préoccupations biologiques ou médicales qui accompagnent le fait de vivre avec le VIH, mais elles laissent rarement la place pour que se libère la parole sur ces effets indésirables et notre état émotionnel. Nous accueillerons des malades et des spécialistes de la dépression pour animer le débat autour de plusieurs axes :
– La réalité de la dépression – depuis sa définition médicale à celle vécue au quotidien grâce aux témoignages d’un homme et d’une femme, les épisodes dépressifs étant plus fréquents chez les femmes.
– L’origine du taux élevé de dépression chez les séropositifs – en s’attachant à déterminer l’origine des différences entre hommes et femmes, ainsi que la part due à notre propre vécu par rapport au VIH, aux traitements, à leurs effets secondaires, voire au VIH lui-même.
– L’influence de la dépression sur l’évolution de la pathologie – en détaillant les mécanismes sous-jacents (dérégulation hormonale et impact sur le système immunitaire, etc.), tout en soulignant l’importance d’obtenir un diagnostic médical fiable afin de ne pas englober sous la dépression des symptômes la mimant, mais dus à l’évolution de la pathologie (anémie, carence en nutriments, démence par exemple).
– La prise en charge concrète de la dépression chez les séropositifs – en mettant en avant l’impact que la dépression peut avoir sur la prise des traitements, ainsi que les problèmes d’interactions médicamenteuses entre antirétroviraux et antidépresseurs.
79e Réunion Publique d’Information, le mercredi 12 mai 2010 de 19h à 22h au Centre Wallonie Bruxelles, 46 rue Quincampoix, Paris IVe M° Châtelet, Les Halles ou Rambuteau
Eradication du VIH de l’organisme
La 80e RéPI se tiendra le mercredi 16 juin 2010 à la Mairie du 4e arrondissement de Paris. Grâce à la découverte de combinaisons efficaces de traitements antirétroviraux qui freinent la réplication du VIH pour le rendre quasiment indétectable, survivre à long terme à l’infection est aujourd’hui possible. Cependant, l’arrêt d’une trithérapie efficace se solde par une reprise de la virémie. De plus, même sous trithérapie, il est toujours possible de détecter le virus dans l’organisme avec des méthodes ultra sensibles. On sait aujourd’hui que le VIH reste en effet présent dans des sanctuaires, ou réservoirs, où il se tapit sous une forme latente, prêt à être réactivé, voire où il peut continuer à se répliquer, sans doute parce que les antirétroviraux n’y arrivent pas en quantité suffisante. Purger l’organisme du VIH comporterait des bénéfices à la fois individuels et collectifs : les traitements, mais aussi le VIH, entraînent des effets délétères à long terme sur l’organisme ; des résistances aux traitements peuvent s’installer, rendant nécessaire le développement de nouveaux médicaments dont il n’est pas garanti que la mise à disposition puisse continuer éternellement ; le coût des nouveaux traitements est de plus en plus élevé et les systèmes de santé ne garantiront sans doute plus leur remboursement dans l’avenir.
D’où les questions suivantes : est-il réaliste d’envisager de purger complètement l’organisme du VIH ? Si oui, à quelle échéance et à quel prix ? A défaut de guérison de l’infection, une rémission sans traitement antirétroviraux est-elle envisageable ? Qu’est-ce qui a déjà été tenté ou est en train d’être évalué ? Quelles sont les pistes futures poursuivies ? Enfin, quels sont les risques encourus ?
Au cours de la soirée, il sera tout d’abord nécessaire de faire l’état des lieux des connaissances sur l’origine du virus résiduel dans l’organisme et sur les réservoirs du VIH. Nous accueillerons comme première intervenante la Pr Christine Rouzioux (hôpital Necker de Paris) pour la première partie sur les réservoirs. Son intervention sera suivie de deux autres détaillant les pistes de traitement d’éradication envisagées : pour les approches immunologiques, nous accueillerons la Pr Brigitte Autran (hôpital Pitié-Salpêtrière de Paris) et enfin, pour les approches médicamenteuses, le Pr Alain Lafeuillade (hôpital Font Pré de Toulon).
Exceptionnellement cette RéPI n’aura pas lieu dans la salle habituelle. Des informations plus précises seront disponibles sur notre site.