Usage de drogues versus Toxicomanie & Salle de consommation versus Salle de shoot.
Usage de drogues versus toxicomanie
Le toxicomane, le vilain, celui qui se laisse succomber, celui qui ne peut resister…. Et oui, il y a une époque, pas si lointaine, où la consommation de drogues était la toxicomanie. L’époque était marquée par les psychiatres et la consommation de drogues ne pouvait être que maniaque, maladif…on avait la manie des toxiques….
Et puis les usagerEs de drogues sont passéEs par là et ont demandé un peu plus de respecte et surtout de pouvoir retrouver une place d’acteur dans leur vie.
Aujourd’hui on dit « usage de drogues » parce qu’il y a plein de manière de consommer des drogues. CertainEs les utilisent pour rentrer plus profondément dans leur vie, pour d’autres, elles leur permettent de fuir la réalité, certainEs en consomment tout les jours, d’autres deux fois par an…. De retour d’une conférence à Liverpool (ville des auteurs de Lucy in the Sky with Diamonds !!!!), nous apprenons même que les anglo-saxons parlent de « people who use drugs » (personne qui consomment des drogues) n’ont plus de « drugs users » (usagerEs de drogues), il paraît que c’est plus politiquement correcte, que ça montre que l’usage de drogues ne passe plus en premier, c’est la personne qui l’ai. Mais que deviennent les personnes pour qui leur usage définit une partie d’eux-même ?
Ce terme pas très marrant de « Toxicomanie » pour parler des drogues vient de la loi dite de 70. Cette fameuse loi qui nous met en prison quand on consomme des drogues et nous interdit d’en parler sous un jour favorable…. Quand on sait que dans certains pays notre mot pour drogue se traduit par « drogue plaisante », on voit qu’on a du chemin à faire…. Peut-être qu’un jour, et Act Up-Paris l’aura porté à la place d’« usage de drogues » nous dirons « consommation de produits agréables » !!!!
Salle de consommation versus salle de shoot
Le 19 mai 2009, un collectif d’association dont Act Up Paris fait (évidemment) parti, a installé une vraie fausse salle de consommation de drogues à moindre risque. Ce sont des salles où les UsagerEs les plus précariséEs peuvent venir consommer avec du matériel propre, dans de bonnes conditions sanitaires et entouréEs de professionnelLEs qui peuvent les conseiller. Mais pourquoi salle de consommation et pas salle de shoot ?
Tout d’abord parce qu’il y a pleins de manière de consommer !!!!! On peut shooter, sniffer, inhaler, gober…. A l’époque où les premières salles ont été ouvertes, bien sùr pas en France car nous sommes tout le temps en retard sur tout, elles étaient destinées aux injecteur-TRICEs. L’injection était le mode de contamination principal du VIH (et l’ai toujours) d’où le nom de salle de shoot.. C’est sur l’argument de la réduction des contaminations qu’on a pu ouvrir des salles de shoot. Mais comme tout évolue, les usages aussi. Dans les années 90, le crack a fait son apparition en France et avec lui la consommation en inhalation : les fameuses pipes ? crack ou les canettes détournées. Il aura fallu beaucoup de temps pour que les professionnelLEs se rendent compte de l’évolution des pratiques et surtout pour que les pouvoirs publics financent l’adaptation des salles.
C’est pourquoi après les avoir appelées salle de shoot, piquerie, ces lieux de consommation sont devenues des salles de consommation de drogue à moindre risque.