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En France, le parcours d’une personne qui souhaite faire une transition (incluant ou non des opérations chirurgicales) doit en théorie commencer par la consultation d’unE psychiatre (de ville ou hospitalier). Généralement, seul le certificat d’unE psychiatre diagnostiquant un « transsexualisme » et surtout certifiant que vous ne présentez pas de « pathologie mentale associée (co-morbidité) » vous permettra la délivrance d’hormones.

Attention ! Les équipes hospitalières exigent généralement un suivi psychiatrique de deux ans minimum avant de valider ou non l’accès aux hormones et à la chirurgie, ce qui n’est pas nécessairement le cas des psychiatres de ville. De la même façon, en équipes hospitalières les premières interventions chirurgicales peuvent rarement être effectuées avant huit mois d’hormonothérapie (pour des raisons de protocole mais aussi parce que le planning des chirurgienNEs est saturé et que les opérations des trans’ ne sont pas considérées comme prioritaires) alors que dans le privé, ce délai, plus souple, varie en fonction des praticiensNE.

Cependant, un certain nombre de personnes trans’ ont effectué leur transition hors parcours protocolaire, en passant par le privé, voire même sans avoir jamais vu de psychiatre. Ce sont alors des médecins généralistes ou des endocrinologues qui leur prescrivent leurs hormones, quand elles ne se les procurent pas sur internet ou tout autre marché parallèle, avec les dangers et risques sanitaires que cela génère (surdosage, contre-indications non détectées, ignorance de la provenance réelle des médicaments, etc.).
Il est à noter que les critères de prise en charge par les hôpitaux d’une personne trans’ (les « protocoles » de soins) sont variables d’un établissement public à l’autre.

Certaines personnes trans’ ont pu être acceptées sans correspondre au « profil », mais voici les critères officiels de deux équipes protocolaires, à titre d’exemple :

  • A Paris

Le changement de sexe peut être réalisé sous condition que :

    • la personne soit âgée de plus de 23 ans
    • qu’elle n’ait jamais été mariée
    • qu’elle n’ait pas d’enfant à charge
    • qu’elle ne se prostitue pas
    • qu’elle se destine à être hétérosexuelle dans son genre d’arrivée
    • qu’elle ait un casier judiciaire vierge

Cette équipe a un site Internet : www.transsexualisme.info.

  • A Lyon

Pour le Groupe de recherche et d’études sur les troubles de l’identité sexuelle (GRETIS), l’entrée dans le protocole médical est soumise à des critères différents :

    • il faut avoir entre 25 et 40 ans (même si certaines personnes de plus de 40 ans ont pu être acceptées)
    • avoir un logement stable et des ressources fixes
    • ne pas avoir de pratiques actuelles de prostitution
    • ne pas avoir d’engagements familiaux importants, notamment d’enfants à charge
    • ne pas être isoléE (critère relatif)
    • ne pas avoir eu de geste d’automutilation (critère relatif)
    • ne pas être séropositifVE au VIH.

L’ensemble des critères est discriminant et repose sur des préjugés sexistes, homophobes, etc. La « contre-indication » de la séropositivité repose davantage sur une ignorance patente : une étude médicale américaine, menée par la femme chirurgienne trans’ Sheila Kirk, a prouvé l’inanité de cette discrimination. Si vous étiez refusé à une opération en raison de votre séropositivité, n’hésitez pas à nous contacter et à saisir la HALDE.

Ces deux équipes sont en train de modifier leurs praticienNEs et leurs pratiques. L’équipe de Paris a par exemple accordé une demande de transition d’une trans’ lesbienne, et celle de Lyon retravaille son protocole… Ces évolutions sont néanmoins longues, restez donc vigilantE face aux critères demandés.

Pour les psychiatres de ville les conditions de délivrance d’un certificat permettant de s’adresser à unE endocrinologue varient là aussi d’unE médecin à l’autre mais la tendance d’une grande partie des psychiatres privéEs qui s’occupent de personnes trans’ (s’ils/elles sont informéEs) est de se rapprocher dans leurs pratiques des standards de soins internationaux de la World Professional Association for Transgender Health (WPATH), anciennement appelée Harry Benjamin International gender disphoria association, disponibles en français sur le site : http://syndromedebenjamin.free.fr.

N’hésitez pas à contacter les associations de personnes trans’, qui pourront vous donner des conseils pour trouver unE médecin.

Vous pouvez obtenir une prise en charge à 100 % (ALD) si vous en faites la demande à votre médecin. ToutE médecin est habilitéE à effectuer cette demande. Ceci dit, même sans ALD, les consultations restent bien évidemment prises en charge par le régime général habituel. Sachez par ailleurs qu’en cas de refus de votre demande d’ALD, des recours sont toujours possibles.