Pour qui ?
Toute personne confrontée à un risque de transmission du VIH peut disposer de ce traitement d’urgence, quelle que soit la raison de l’exposition accidentelle au VIH : le personnel soignant n’a pas à faire de distinction et doit délivrer le TPE, lorsque c’est nécessaire, sans aucune discrimination.
De même, le traitement est accessible aux mineurEs, il ne nécessite pas d’accord parental préalable. La circulaire encadrant le dispositif impose également l’accès des personnes incarcérées aux services d’urgence pour bénéficier d’un TPE. Ces traitements doivent être systématiquement proposés aux victimes de viol.
Si vous êtes séropositifVE, le TPE vous concerne aussi. Il permet à votre partenaire de recevoir un traitement pour réduire le risque de transmission du VIH, en cas de rupture de préservatif par exemple. Il est important que vous puissiez l’informer de votre statut sérologique et de l’existence du TPE. Même s’il s’agit d’une rencontre occasionnelle, n’hésitez pas à l’accompagner aux urgences.
Quand prendre le TPE ?
Le traitement doit commencer le plus tôt possible, dans l’idéal avant la 4e heure suivant l’exposition et dans la limite maximum de 48 heures. Vous devez vous rendre immédiatement au service d’urgences hospitalières le plus proche et indiquez clairement les raisons de votre venue afin de ne pas perdre de temps. Le TPE fait partie des urgences prioritaires. Après explication de votre situation au personnel soignant, un bilan sanguin est réalisé. On vous informe ensuite de la stratégie préventive envisagée. Le TPE est un traitement antirétroviral, pris en charge à 100 % par la Sécurité Sociale. Il est d’abord prescrit pour deux ou trois jours, puis réévalué après une nouvelle visite médicale. Il doit ensuite durer 28 jours, avec au moins deux visites de suivi. Ce suivi doit se faire sur une période de trois mois après l’arrêt du traitement. Un test de séropositivité doit être renouvelé quatre mois après l’accident.
Conseils pratiques
– N’attendez pas pour vous rendre aux urgences, même si l’exposition au risque a eu lieu pendant la nuit. La précocité de la mise sous traitement garantit son efficacité.
– Nous recevons régulièrement des témoignages de personnes confrontées à des refus injustes de mise sous traitement. Cela peut tenir au fait que le ou la médecin des urgences connaisse mal le dispositif ou sous-évalue le risque que vous lui avez décrit. Dans la mesure du possible, faites-vous accompagner. Rappelez au personnel l’existence de la circulaire de 2003 et n’hésitez pas à contacter une association de lutte contre le sida ou Sida Info Service si vous vous heurtez à un refus non motivé.
– Si vous avez été exposéE au VIH lors d’une relation sexuelle et que votre partenaire est séropositifVE et sous traitement, demandez-lui de vous indiquer les traitements qu’il ou elle a déjà pris. Ces informations peuvent orienter le choix et l’efficacité du traitement qu’on vous donnera : le virus auquel vous avez été exposéE est peut-être résistant à certains médicaments.
– Les effets secondaires des traitements peuvent être parfois très difficiles à supporter. Pendant le mois où vous prenez votre TPE, informez-vous auprès des associations de lutte contre le sida et de votre médecin des moyens de gérer au mieux ces contraintes.
– Initialement, la prise en charge du TPE était à 100 % et portait sur l’ensemble des actes. Aujourd’hui, selon les hôpitaux, il est possible que le ticket modérateur des examens et des consultations reste à votre charge. Si vous n’avez pas de mutuelle, vous pouvez prendre contact avec un ou une assistante sociale de l’hôpital pour obtenir l’annulation de ces frais. Si vous êtes mineurE et que vous ne souhaitez pas que vos parents soient informéEs, signalez-le au ou à la médecin qui pourra faire prendre en charge par l’hôpital les frais afférents.