Depuis le 26 janvier, nous, collectif de patients séropositifs et associations de lutte contre le sida, exigeons de la direction de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris un moratoire sur les réorganisations désordonnées des services de prise en charge du VIH dans ses établissements. Nous demandons également la tenue
d’Etats généraux sur la prise en charge du Sida en Ile-de-France : c’est le seul moyen de faire entendre la voix des patients et de tous les acteurs de la prise en charge du VIH. Car nous ne croyons pas que les bouleversements en cours, faits de déménagements de services et de suppressions d’emplois, soient inspirés
par autre chose que la volonté de faire des économies au détriment de la qualité du service public et de la
santé de ses usagers.
Nous défendons nos droits à une prise en charge globale et multidisciplinaire, avec le personnel et les moyens nécessaires et la possibilité d’être hospitalisés lorsqu’il le faut.
Nous avons porté ces demandes à deux rencontres à l’AP-HP les 18 et 26 mars, puis, à nouveau, lors d’une audition par des élus du Conseil de Paris le 12 avril et, encore une fois, le 14 avril, à l’occasion d’un rendez-vous avec le directeur de l’Agence régionale de santé. Pour quel résultat ?
Tout en nous écoutant avec un semblant de bienveillance, nos interlocuteurs se renvoient la balle : l’AP-HP nous renvoie vers l’ARS, l’ARS vers l’AP-HP et les élus vers les deux autres ou vers le gouvernement.
Aucun engagement n’est confirmé et le démembrement des hôpitaux continue à bas bruit. On veut bien soutenir notre demande d’États généraux ? Mais à quoi bon si, lorsqu’ils se tiendront enfin, le réseau des consultations VIH est déjà mis en pièces ?
Les bonnes paroles ne se concrétisent jamais, les documents promis n’arrivent pas ou seulement à la veille des réunions : l’impatience nous gagne !
Nous exigeons le respect des promesses faites par le directeur général de l’AP-HP devant témoins le 26 mars et le respect des engagements pris, dans un calendrier qui ne réduise pas la concertation à une mascarade.
Nous renouvelons la demande adressée à l’AP HP et à son administration de tutelle, l’ARS, d’une interruption immédiate des mouvements de services hospitaliers qui mettent en danger la santé de plusieurs milliers d’entre nous.
Les patients de l’hôpital public refusent d’être considérés comme de simples objets qu’on déplace allègrement d’un endroit à l’autre à la recherche d’improbables équilibres.