Le TRT-5, collectif d’associations de lutte contre le VIH/sida[[Le TRT-5, groupe d’action sur les Traitements et la Recherche Thérapeutique, réunit des membres des associations Actif Santé, Actions Traitements, Act Up-Paris, Act Up Sud Ouest, AIDES, Arcat, Dessine-Moi Un Mouton, Sida Info Service, Sol En Si, Nova Dona.]], s’inquiète de l’augmentation du nombre de témoignages de personnes vivant avec le VIH ne pouvant se procurer leur traitement antirétroviral pour cause de ruptures d’approvisionnement dans les pharmacies. Afin d’identifier les causes de telles situations, il lance un dispositif de recueil des données.
Le TRT-5 et ses associations membres sont régulièrement alertés par des personnes vivant avec le VIH confrontées à l’impossibilité de se procurer leur traitement antirétroviral dans certaines pharmacies pour cause de ruptures d’approvisionnement de ces pharmacies. Ces incidents peuvent occasionner un arrêt ponctuel du traitement anti-VIH avec des conséquences graves sur son efficacité.
Le signalement de ces incidents est en augmentation ces deux dernières années. C’est pourquoi le TRT-5 a mené une enquête préliminaire, via un questionnaire mis en ligne sur son site web et diffusé par ses associations membres, pour recenser les cas de rupture.
Depuis la mise en place de ce dispositif, le TRT-5 a déjà recueilli plusieurs informations :
– Les ruptures d’antirétroviraux rapportées concernent principalement Truvada® et Kaletra®, ainsi que Norvir®, Reyataz®, Combivir® et Prézista®.
– Ces incidents ont lieu le plus souvent durant l’été. Ils se produisent dans des pharmacies de ville mais également dans des pharmacies hospitalières, à Paris, comme en régions, et ont pu occasionner des interruptions de traitement allant jusqu’à 2 jours.
– Parmi les laboratoires pharmaceutiques concernés, Abbott a réagi assez rapidement en mettant en place un numéro vert. Gilead assure ne pas avoir les moyens de monter un dispositif d’urgence et oriente les demandeurs vers les pharmacies hospitalières.
– L’origine des ruptures d’approvisionnement des antirétroviraux rapportées jusqu’à maintenant, paraît essentiellement liée à un problème concernant les grossistes. Des quotas sont fixés par les laboratoires pour chaque grossiste; une fois dépassés, ils ne seraient plus en mesure de livrer leurs clients pharmaciens. D’autres raisons, purement économiques, ont également été évoquées, comme l’absence de stock dans les pharmacies en raison du coût très élevé des traitements.
Le TRT-5 élargit aujourd’hui son dispositif, pour récolter le maximum de témoignages et d’informations. L’analyse des réponses reçues nous permettra d’interpeller les services et institutions concernés afin de mettre en place des interventions ciblées pour faire cesser de telles difficultés dangereuses pour la santé.
Un formulaire, en version papier ou électronique, est mis à disposition dans nos associations et sur le site du TRT-5
Agissons ensemble pour ne plus être confrontés à de nouvelles ruptures d’approvisionnement.