Lucerne, Suisse, 28 juin 2010. Un nouveau round de négociations du traité sur la contrefaçon (ACTA) commence aujourd’hui entre 11 parties (dont l’Union Européenne) à Lucerne, en Suisse. A travers le monde, des associations citoyennes et de personnes vivant avec le VIH, et des chercheurs somment la France et l’Union Européenne de renoncer à cet accord illégitime.
Selon les fonctionnaires représentant la France et l’UE, les négociations sur l’ACTA seraient accélérées pour arriver au plus vite à un accord. Ce soir, les représentants d’Act Up – Paris et de La Quadrature du Net rencontreront en délégation les négociateurs. Ils répéteront pourquoi l’ACTA doit être stoppé. – L’ACTA portera atteinte à la liberté d’expression sur le Net et la protection de la vie privée. En augmentant la responsabilité des acteurs du Net (fournisseurs d’accès et de services), l’accord les transformera en une police privée du copyright qui restreindra l’accès, filtrera le Net ou retirera arbitrairement du contenu. – L’ACTA sera un frein à l’accès aux médicaments. En s’attaquant à la production et à l’exportation de médicaments génériques, cet accord bloquera l’accès aux soins pour des millions de malades qui en ont un besoin vital. Tout cela pour préserver les profits de l’industrie pharmaceutique. L’ACTA se transforme en un cocktail des législations Européennes et Américaines les plus répressives sur le droit d’auteur et les brevets. Si l’accord était conclu, ces lois se retrouveraient bétonnées et deviendraient impossibles à modifier. Ensuite, elles seraient exportées au reste du monde par le biais d’accords bilatéraux. « L’ACTA affectera l’accès aux traitements à travers le monde, en empêchant l’accès aux génériques à bas prix. Pourtant, sans les médicaments génériques, il n’aurait jamais été possible de mettre plus de 4 millions de personnes sous traitement antirétroviral. Une fois conclu, l’ACTA serait un terrible retour en arrière pour des millions de personnes vivant avec le VIH à travers le monde. », déclare Pauline Londeix porte-parole d’Act Up-Paris. « L’ACTA est comme un jeu de poker dans lequel nos libertés fondamentales seraient les jetons. Les négociateurs font le jeu de quelques industries pour nous plumer de nos droits et de l’innovation sur Internet. Le casino ACTA doit être fermé. » conclut Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du Net.