Les jours d’Eric Piedoie, 55 ans, incarcéré à la maison d’arrêt de Grasse, sont comptés. Co-infecté au VIH et à l’hépatite C (VHC), depuis janvier 2009 il n’est plus soigné pour le VHC (échec thérapeutique, toxicité au traitement administré en maison d’arrêt, impossibilité de le traiter sauf en service ambulatoire).
Il devrait pouvoir bénéficier d’une procédure de suspension de peines pour raisons médicales. La machine judiciaire et pénitentiaire s’avère trop lente et n’a pas adopté la procédure d’urgence instaurée par la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 (modifiant l’article 720-1-1 du code de procédure pénale). Cette procédure doit être utilisée, dès maintenant.
Plutôt que de rendre une décision dans les délais qu’impliquait l’urgence de la situation, qu’elle n’a pas mesurée suffisamment vite, la juge d’application des peines saisie du dossier a décidé de nommer un médecin « expert » qui rendra son avis le 8 août prochain. Or, Eric n’a pas besoin d’une nouvelle expertise. Un certificat médical de son médecin référent à l’UCSA (Unité Consultative de Soins Ambulatoires) atteste au 1er juillet qu’il est suivi pour une co-infection VIH/VHC « impliquant le pronostic vital à court terme (…) Les difficultés thérapeutiques imposent le recours à une prise en charge spécialisée globale non disponible dans les conditions d’une incarcération ».
Act Up-Paris exige dès maintenant de la juridiction concernée l’application de la suspension de peine et la prise en compte de la situation d’urgence dans laquelle se trouve Eric. Nous appelons aussi les ministères concernés, Justice et Santé, ainsi que les parlementaires, à se pencher sur cette situation dramatique, nouvel exemple de l’inhumanité des prisons.
Eric Piedoie doit sortir de prison, sa vie en dépend.