Les associations de professionnels et d’usagers réunies dans le collectif
du 19 mai ont souhaité expérimenter l’intérêt de salles de consommation à
moindre risque en
réponse aux problèmes rencontrés par les usagers en grande précarité.
A partir des expériences réussies dans des pays voisins, il s’agissait
d’ouvrir, de façon limitée et contrôlée, un nouvel accès aux soins et de
développer, en complément
d’autres approches, un travail d’éducation à la santé.
Les résultats publiés le 24 juin 2010 de l’expertise scientifique
confiée à l’INSERM sur la Réduction des Risques ont confirmé l’intérêt de
cet outil pour les
situations identifiées par les associations. A Vienne, lors de la
conférence Mondiale sur le Sida et
dans la logique de la loi de santé publique de 2004, la ministre de la
santé annonçait son souhait
d’expérimenter ces dispositifs, en lien avec des élus locaux.
Si les constats sur les besoins des publics ont été partagés par les
services de Matignon cet après midi, leur lecture de l’expertise INSERM
est étonnamment divergente de
celle qu’ont les associations et les professionnels, puisqu’ils
considèrent qu’elle ne
valide pas l’intérêt de l’outil « salle de consommation ». Ils proposent
de faire évoluer le dispositif
actuel pour prendre en compte les besoins du public identifié. Le cabinet
du Premier ministre
devrait se charger de
préciser ces nouvelles modalités de prise en charge.
Le collectif du 19 mai et l’ensemble des associations signataires
proposent pour leur part de
reprendre la proposition du Professeur Barre-Sinoussi, prix Nobel de
médecine, membre de la
délégation reçue, de procéder à une lecture critique et partagée de
cette expertise, le directeur
du cabinet s’étant engagé à faire remonter au Premier ministre le
contenu de cette rencontre.
Les associations continuent bien évidemment leur action, confortées par
la dernière enquête de
l’IFOP de 53% d’opinion favorable pour l’ouverture des salles de
consommation, dès lors
qu’elles sont correctement expliquées.