Ce matin, une douzaine de militantEs d’Act Up-Paris ont déployé une banderole et dispersé des cendres devant le siège de l’UMP, rue de la Boétie à Paris.
L’action terminée, les activistes sont descenduEs prendre le métro, suiviEs de près par deux policiers en civil, talkies-walkies à la main et oreillette à l’oreille.
Le métro n’a pas démarré, et, quelques instants plus tard, une trentaine de gendarmes mobiles ont surgi sur le quai, en armure, munis de flashballs, matraques, et menottes.
Les militantEs ont été débarquéEs de la rame sans ménagement, sous les regards médusés des voyageurSEs, puis fouilléEs sur le quai, menottéEs, filméEs par un gendarme, et ramenéEs sous (très) bonne escorte devant le « lieu du crime », où pas moins de 9 camions les attendaient.
S’ensuivit ensuite une « notification d’interpellation », dans laquelle les forces de l’ordre ont justifié l’interpellation par le délit de « dégradation de bien public ».
Les forces de l’ordre ont alors filmé les visages des interpelléEs, ainsi que leurs pièces d’identité.
Puis, les militantEs ont été conduitEs au commissariat du passage Dallery (Paris 11), en camion escorté de motards, les mains attachéEs dans le dos pendant toute la durée du trajet.
Elles et ils ont finalement fait l’objet d’un second contrôle d’identité, sous bonne garde dans le parking du poste de police, avant d’être relâchéEs vers midi et demie.
Comme à l’accoutumée, les militantEs d’Act Up-Paris n’ont opposé aucune résistance, ont suivi chaque directive policière, étaient touTEs muniEs de leurs papiers d’identité, et n’avaient sur eux ni arme ni substance illicite.
– Sur le quai du métro, les militantes ont été palpées par des hommes.
– Un gradé a ordonné à son gendarme de « ne pas ménager » la militante dont il avait la charge.
– Les prétendues dégradations consistaient en un dépôt de cendres sur le trottoir.
– Le menottage est encadré par l’article 803 du Code de Procédure Pénale, qui dispose : « Nul ne peut être soumis au port des menottes ou des entraves que s’il est considéré soit comme dangereux pour autrui ou pour lui-même, soit comme susceptible de tenter de prendre la fuite. Dans ces deux hypothèses, toutes mesures utiles doivent être prises, dans les conditions compatibles avec les exigences de sécurité, pour éviter qu’une personne menottée ou entravée soit photographiée ou fasse l’objet d’un enregistrement audiovisuel. »
Nous sommes homosexueLEs, malades du sida, nous ne supportons plus que l’UMP au pouvoir nie nos couples et nos veufVEs, nous prive des cendres de nos amantEs et crache sur nos urnes.
Lorsque nous dénonçons ces injustices, le gouvernement nous oppose un dispositif répressif disproportionné, à l’image de la surenchère sécuritaire sarkozyste.
L’UMP va-t-elle si mal pour être si susceptible ?