Aujourd’hui, alors que s’ouvre à New-York le sommet de l’ONU pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, les associations de lutte contre le sida ont manifesté ensemble à l’Assemblée Nationale pour rappeler que la France peut et doit tenir ses promesses financières contre cette pandémie meurtrière.
Les militants se sont couchés devant l’Assemblée pour symboliser les 25 millions de morts qu’a faits le sida depuis le début de la pandémie. Ils ont étendu une banderole flanquée du slogan « sida : le compte n’y est pas », brandi des pancartes « pas d’argent, pas de traitement », et accroché à l’Assemblée une gélule de 10 mètres de long marquée du slogan « stop sida ». Nicolas Sarkozy présentera aujourd’hui à New York son action en faveur des pays pauvres et de la fracture mondiale. Il va en particulier annoncer le montant de la contribution française au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, principal système d’acheminement de l’aide anti-sida des pays riches vers les pays pauvres. Afin de continuer les progrès accomplis ces 10 dernières années et de tenir leurs engagements internationaux, les pays riches sont censés doubler leur contribution au Fonds mondial. Pour la France, cela implique de passer de 900 millions à 1,8 milliard d’euros, sur 3 ans (soit 600 millions/an). Le compte n’y est pas. Selon nos informations, loin du doublement nécessaire, Nicolas Sarkozy va annoncer une augmentation de 30%, à 1,2 milliard sur 3 ans (400 millions/an). Cela n’est pas suffisant. Selon les propres chiffres du Fonds mondial, la différence avec un doublement se compte en millions de vies : 3 millions de malades du sida laissés sans soins (qu’on pourrait pourtant traiter) et 3 millions d’orphelins du sida qui ne seront pas pris en charge. Malgré la crise, la France conserve les moyens de tenir ses engagements financiers. Si la France taxait ses titres boursiers nationaux comme le fait déjà la Grande-Bretagne, cela lui rapporterait près de 5 milliards d’euros par an. Et à titre de comparaison, les 600 millions annuels demandés pèsent moins de 10% des profits d’une seule entreprise comme Sanofi ou d’une banque comme BNP-Paribas. Un monde sans sida est possible. Des chercheurs ont démontré qu’en permettant l’accès aux trithérapies à tous les séropositifs, on peut mettre un terme à cette pandémie. Mais plus on attend, plus il y aura de personnes à traiter, et plus cela coûtera cher ! Economiquement, investir dès aujourd’hui à la hauteur de l’enjeu s’impose donc comme la meilleure stratégie à long terme. Par cette action à l’Assemblée Nationale, les militants anti-sida appellent la Présidence de la République et le Parlement à inscrire, dans le budget 2011 de la France, le doublement de la contribution française au Fonds mondial.