Le 9 octobre 1981, la peine de mort a officiellement été abolie en France. 29 ans plus tard, Eric, co-infecté VIH/VHC, attend dans le couloir de la mort son exécution. Le 13 octobre aura lieu son audience de suspension de peine pour raison médicale d’urgence.
Du fait de son incarcération, il n’est plus soigné pour son hépatite C depuis janvier 2009. Tandis que son « pronostic vital est engagé à court terme », la lenteur de la justice fait son œuvre aussi efficacement qu’un nœud coulant. Eric est la preuve qu’un système d’élimination est en place, assassinant aussi sûrement qu’une exécution sommaire les malades du sida incarcéréEs.
Le système carcéral actuel continue impunément d’exécuter ses prisonnierEs les plus fragiles, les plus affaibliEs, les malades. Les prisons continuent d’être de véritables guillotines institutionnelles où s’applique, malgré l’abolition du 9 octobre 1981, la peine de mort lente distillée au long d’années de torture et de manque de soins.
Les incarcérations de masse, les conditions indignes de détention, l’absence d’outils de réduction des risques liés à l’usage de drogues en prison et de programmes de prévention de lutte contre le sida et les hépatites peuvent expliquer pourquoi 90% des personnes séropositives incarcérées en France sont co-infectées.
Le tabou et l’indifférence qui règnent sur la catastrophe sanitaire qui en découle continueront de contribuer à la mort de centaines de malades qui, comme touTEs les autres, ne seront probablement jamais comptabiliséEs. En ce jour anniversaire, cette politique pénale et pénitentiaire absurde et criminelle rend caduque l’abolition de la peine capitale.
Act Up-Paris exige :
– l’abolition de la détention provisoire
– l’application immédiate et massive des alternatives à l’incarcération
– la mise en œuvre systématique des aménagements de peine et de la suspension de peine pour raison médicale