Act Up-Paris est une association de lutte contre le sida qui se bat pour l’égalité des droits. Retour sur la campagne que nous menons depuis quelques mois.
Par le passé, nous avons lutté pour obtenir le PaCS, afin de bénéficier d’un contrat qui garantirait la survie et la protection matérielles d’homosexuelLEs séropositifVEs, après le décès de leur partenaire. Nous avons lutté pour cette forme d’union, pour avoir enfin, une reconnaissance juridique de nos couples comme le permet le mariage. Depuis, nos droits n’ont pas avancé, et le PaCS fait figure de sous-contrat qui présente, en comparaison au mariage, de nombreuses imperfections. Pour les homosexuelLEs, il n’y a que le choix du PaCS ou de l’union libre, car le gouvernement français s’oppose au mariage homosexuel. Nous voulons du mariage, les droits qui en découlent.
Ces droits qui nous sont refusés permettraient de simplifier bien des choses et d’éviter que nos vies tournent au drame. Cet été 2010, Act Up-Paris s’est mobilisé au côté de Thomas et de Fred. Malgré les dernières volontés des défunts qui partageaient leurs vies depuis de nombreuses années, l’un et l’autre se sont vus empêchés de recevoir les urnes funéraires. Dans les deux cas, les démarches administratives des survivantEs se sont vues bloquées par l’absence de reconnaissance de leurs unions. Ni le PaCS, ni l’union libre n’a permis à Fred et Thomas d’organiser les funérailles de leurs compagnons de vie, et de recevoir les urnes funéraires. Perdre la personne que l’on aime est déjà une épreuve extrêmement dure, savoir que la loi d’un pays ne reconnaît pas nos unions après ce décès et permet aux familles de nier les années de vie commune est d’autant plus révoltant. Les inégalités entre homosexuelLEs et hétérosexuelLEs que le gouvernement français imposent jusque dans la mort sont inacceptables, et brisent nos vies.
Information=Pouvoir
En tant que citoyenNEs, nous devons connaître nos droits : les seules formes d’unions auxquelles nous avons accès, ne valent rien.
Prenons l’exemple du PaCS.
• Contrairement au mariage, le PaCS ne permet pas d’hériter automatiquement, reste donc l’obligation de faire un testament pour que l’autre partenaire puisse hériter.
• Le PACS n’ouvre pas droit à l’allocation de veuvage, ni à la pension de réversion.
• Le PaCS ne donne aucun droit à la nationalité, alors que le mariage permet à un conjoint étranger d’un ressortissant français de bénéficier de ce droit, après 4 ans de vie commune ininterrompue.
• Un PaCS constitue un élément d’appréciation pour les préfectures pour la délivrance d’une carte de séjour temporaire d’un an, alors que le mariage donne au conjoint le droit de bénéficier d’une carte de résident de 10 ans.
• Contracter un PACS entraîne la suppression des prestations sociales, notamment de l’allocation adulte handicapé et crée ainsi des dépendances entre les partenaires.
• Contrairement au mariage, le PaCs ne permet pas de faire, de son vivant en cas d’urgence, un don d’organe à son partenaire.
• Entre un couple de même sexe qui n’a pas d’autre choix que le Pacs et un couple hétérosexuel qui bénéficie aussi du mariage, les inégalités sont donc manifestes.
Amour, Gloire et Beauté pour les LGBT
Le 16 octobre, une soirée clubbing, a été organisée au Point Ephémère, pour le mariage des couples de même sexe. Plus de 800 personnes ont dansé avec Act Up-Paris. Des prises de paroles ont été effectuées pour rappeler que les combats pour l’égalité des droits et contre le sida doivent continuer, sans répi.
Act Up-Paris remercie chaleureusement ;
– Solidarité sida pour ses actions de prévention tout au long de la soirée.
– Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence Couvent de Paname, pour les couples qui ont été mariéEs durant la soirée
– Parmi les Djs, ceux qui ont mixé bénévolement pour soutenir Act Up-Paris : Eric Labbé, Crocodile DJs, Rag, Bitch Please!, Nizar.
– Les militantEs qui se sont investiEs dans la préparation de cet évènement.
Luttons ensemble pour l’égalité des droits
Une commission homophobie-égalité des droits se réunit chaque semaine dans les locaux d’Act Up-Paris. Suivez nos activités sur ces questions sur le site de l’association et rejoignez-nous !