Le peu d’argent récolté en octobre à New York par le Fonds Mondial de lutte contre le sida (la moitié de la somme nécessaire pour véritablement continuer les mises sous traitement et appliquer les nouvelles recommandations de l’OMS), ne peut en l’état permettre de financer l’ensemble de demandes émises par les pays.
Les pays donateurs réfléchissent donc à un moyen de « gérer la pénurie ». Cela signifie simplement qu’ils réfléchissent à des critères d’éligibilité pour classer les demandes des pays à qualité égale que le Fonds va recevoir dans les prochaines années. Les premiers pays à trinquer du sous-financement seront les pays à faible prévalence et dits « intermédiaires » (Maroc, Chine, Gabon, etc.).
C’est une absurdité lorsque l’on sait que les trois pandémies sont mondiales et ne s’arrêtent pas aux frontières. C’est une absurdité lorsque l’on « sanctionne » des pays qui ont su contenir la pandémie, car en relâchant les efforts maintenant, on devra faire plus, plus tard. En effet, en l’absence de fonds, que financeront les Etats en priorité ? Des programmes en prévention ou des antirétroviraux dont la vie de milliers de malades sont tributaires ? Les dirigeants des pays du G8 font décidément preuve de peu de vision stratégique. La pandémie de sida est une pandémie mondiale, sa réponse doit être mondiale et globale (prévention, dépistage, examens, traitements).