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Lorsque nous avions appris la nomination de Nora Berra au poste de secrétaire d’Etat à la santé, nous avons été parmi les premiErEs à nous interroger sur ses emplois récents au sein de l’industrie pharmaceutique.

La réponse de Nora Berra n’est pas satisfaisante. Selon elle, cette proximité lui permettrait de mieux comprendre les problématiques de l’industrie. Mais de quelles problématiques s’agit-il ? Des bénéfices énormes engrangés chaque année par les labos ? Des dépenses en lobbying et en marketing exponentielles ? Des coûts indécents imposés sur les médicaments ? Des pressions systématiques contre la circulation de génériques dans les pays pauvres ?

Il est inquiétant qu’une des premières prises de paroles publiques d’une chargée de la santé traite des « problématiques » d’une industrie qui ne rencontre aucun problème. Puis que ses pensées aillent aux médecins. Il est inquiétant que Nora Berra ne parle pas publiquement, dès ses premières interventions, des « problématiques » des malades et des handicapéEs.

Nous sommes des séropositifs, et nous sommes choquéEs par cet affichage de priorité. Que l’on ne nous taxe pas de procès d’intention. Les paroles publiques de la nouvelle secrétaire d’état parlent d’elles-mêmes.

Nora Berra a aussi travaillé dans un service VIH. Elle sait que parmi les « problématiques » des personnes vivant avec le VIH, la précarité arrive en tête. Elle sait aussi que les franchises médicales, voulues par sa prédécesseure ont aggravé cette précarité, au point que les malades les plus pauvres se soignent moins.

Puisque Nora Berra connaît bien l’industrie pharmaceutique, elle sait qu’une infime taxe sur les bénéfices collossaux de celle-ci assurerait le financement de la Sécurité sociale et permettrait la suppression des franchises médicales, véritable impôt sur l’état de santé.

Si Nora Berra est réellement secrétaire d’état à la santé, elle doit cesser de nous parler des problématiques de l’industrie pharmaceutique – il n’y en a pas. Elle doit adopter le point de vue des malades :
– Suppression des franchises médicales
– Financement de la Sécurité sociale par une taxe sur les bénéfices de l’industrie pharmaceutique
– Maintien de l’AME tel que nous la connaissons
– Intégration des sans-papiers à la CMU

Le reste n’est que bla-bla : laissons-cela aux communicants de l’industrie pharmaceutique.