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Gérald Sanchez est mort. Gérald nous manque : le militant, l’ami, le confident de nuit, le compagnon, l’amour ; tout ce qu’il apportait est indescriptible.

Des silences et de la colère nous suivront partout. Gérald a mené un combat acharné dans la lutte contre le sida et les hépatites durant 15 ans. À sa façon. Avec recul, humour, tendresse et colère. Celles et ceux qui l’ont côtoyé vous le diront. Information = pouvoir, il l’incarnait sans aucun doute. Des nuits entières au local d’Act Up-Paris à tapoter sur son clavier, il accumulait ce savoir pour le partager avec les autres malades, l’écrire dans Protocoles, le transmettre lors de nos Réunions Publiques d’Information (RéPI), le défendre auprès des institutions comme l’ANRS, le ministère de la Santé et le revendiquer lors des rendez-vous avec les laboratoires pharmaceutiques ou l’AFSSaPS (Agence du médicament). Ces derniers temps, il disait se sentir dans son corps comme un vieillard, essoufflé, épuisé. Et pourtant, lors des derniers rendez-vous d’Act Up-Paris avec des représentantEs de différents laboratoires pharmaceutiques pour avancer sur la question de l’accès aux nouvelles molécules anti-VHC pour les personnes co-infectées, sa fatigue fut pour un temps oubliée, toute sa force éclata, préservée. L’accès aux nouvelles molécules pour les personnes co-infectées fut le dernier dossier qu’a mené Gérald avec la commission Traitements & Recherche. Son combat était donc dans toutes les têtes lorsque nous avons investi le siège du LEEM (syndicat des entreprises du médicament), le 15 février dernier, pour dénoncer la politique des firmes pharmaceutiques qui excluent les co-infectéEs des essais : le LEEM est une scène de crime permanent. Notre travail de lobby continue pour l’accès aux nouvelles molécules - notamment les deux plus avancées, boceprevir et telaprevir – et pour la trentaine à venir. Nous continuerons à lutter pour que les co-infectéEs soient incluEs dans les essais, et ce, dès la phase II. Le contexte de l’épidémie d’hépatite C est alarmant en France comme à l’échelle internationale. À cela s’ajoute une épidémie de cirrhose en pleine explosion. Ainsi, au-delà du travail de lobby indispensable sur l’accès aux molécules anti-VHC pour les personnes co-infectéEs, l’urgence concerne la prise en charge pour touTEs les malades en cirrhose ou décompensation. Nous n’oublierons pas Gérald, ni son combat. Nous le continuerons, parce que selon ses propres mots « l’utopie de ce groupe, c’est d’entendre des horreurs et d’être capable de soulever des montagnes, avec plein d’amour . »

 

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