Activiste de l’association SMUG (Sexual Minority Uganda), Brenda a dû fuir l’Ouganda. Elle est arrivée en France le 17 février et demande le droit d’asile.
Faire partie d’une minorité sexuelle en Ouganda signifie s’exposer aux discriminations, aux violences et à la détention. Depuis des années, le président ougandais Yoweri Museveni multiplie les déclarations homophobes et les incitations à la haine envers les lesbiennes, gays, bis et trans. Il est soutenu par le ministre de l’éthique James Buturo et deux évangélistes : le parlementaire David Bahati et le pasteur Martin Ssempa. La branche évangéliste américaine Family a choisi l’Ouganda comme “pays cobaye” pour sa croisade homophobe. À grand renfort de sermons et de dollars, elle a provoqué la résurgence d’une homophobie meurtrière. Dans une dynamique solidaire, d’autres représentants religieux ont relayé ces prêches anti-homos. Le président Museveni, le parlementaire Bahati, le ministre Buturo et le pasteur Ssempa sont reliés à la Family. Déjà, en 1999, Museveni ordonnait l’emprisonnement de touTEs les homosexuelLEs. En juin 2008 à Kampala, des activistes de l’association de défense des minorités sexuelles SMUG étaient arrêtéEs lors de la conférence sur le sida. Le 3 octobre 2009, le parlement Ougandais proposait un projet de loi visant à condamner les homosexuelLEs à la prison à vie, avec viols correctifs pour les lesbiennes. Le texte prévoyait la peine de mort pour les séropositifVEs et incitait la population à les dénoncer. La communauté internationale avait alors soutenu les LGBT ougandais, et s’était soulevée contre ce projet de loi criminel. Les médias locaux sont malheureusement complices de l’homophobie d’état. À plusieurs reprises des journaux ont publié des photos de personnes identifiées comme étant lesbiennes, gays, bis, ou trans. Le portrait de Brenda, estampillé “lesbienne”, a fait la une du tabloïd Red Pepper en octobre dernier. Quelques temps après, elle assistait avec sa compagne à l’enterrement de David Kato, activiste gay de SMUG, qui a défrayé la chronique. Des vidéos ont circulé. Depuis, toutes deux ont fait l’objet d’intimidations policières, de menaces, d’exactions et d’agressions. Elles ont été expulsées de leur logement. Brenda a pu s’enfuir en France, mais sa compagne a été arrêtée et incarcérée avant le départ. Elle est toujours détenue à ce jour. Brenda ne possède qu’un visa d’un mois. Après ce délai, elle pourrait être sommée par les autorités françaises de retourner en Ouganda. En 2009, le gouvernement français, par la voix de Rama Yade s’est vanté d’avoir présenté devant l’ONU une déclaration pour la dépénalisation de l’homosexualité à travers le monde. Cette préoccupation envers les minorités sexuelles persécutées doit se concrétiser par leur accueil sur notre territoire. Act Up-Paris exige: – que la France accorde le droit d’asile à Brenda – que le nouveau ministre des Affaires étrangères Alain Juppé s’oppose au génocide des lesbiennes gais, bi et trans en Ouganda. – que le gouvernement français au sein de l’ONU demande qu’une résolution internationale soit prise contre tous les états homophobes. Afin de soutenir Brenda, notamment pour les frais d’avocat générés par la demande d’asile, une soirée de collecte de fonds est organisée par Act Up-Paris et l’Unity Bar.