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La France compte près de 7000 nouvelles infections par le virus du sida chaque année, 40 à 50 000 personnes sont porteuses du VIH/sida sans le savoir et le nombre d’infections à gonocoque et chlamydia est en augmentation [[ Institut de Veille Sanitaire, novembre 2010.]]. Ce contexte nécessite une politique de santé publique ambitieuse.

Publié avec plus d’un an et demi de retard par Roselyne Bachelot-Narquin, le plan national de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) comporte des mesures importantes, comme la proposition généralisée de dépistage et des actions ciblées vers les populations plus particulièrement touchées par l’épidémie du VIH/sida.

Alors que les coûts des actions à mener augmentent, le ministre de la santé vient d’arbitrer des baisses de financement pour toutes les associations de lutte contre le VIH et les IST. Ces baisses, annoncées par la Direction générale de la santé (DGS) vont jusqu’à 14%. Elles touchent toutes les associations. La DGS va rompre certains partenariats en cours et précise qu’elle n’envisage plus d’en conclure de nouveaux.

Ces coupes de budget entraînent des procédures de licenciement dans les associations, sur des programmes à destination des populations les plus exposées au risque de transmission. Au-delà de la prévention, ces restrictions vont aussi compromettre des actions sociales, d’accès aux soins et aux droits et d’éducation thérapeutique en direction des personnes vivant avec le VIH ou une hépatite. Après le scandale du Médiator, on aurait pu penser que Xavier Bertrand serait attentif aux dispositifs critiques et indépendants pour l’information thérapeutique pour les personnes vivant avec le VIH/sida ou une hépatite et pour les personnes co-infectées.

La responsabilité du gouvernement, et plus particulièrement celle de Xavier Bertrand, est engagée quant aux conséquences directes et indirectes de cette politique budgétaire. Ces conséquences s’évalueront en termes de nouvelles contaminations, d’exclusion et d’échecs thérapeutiques.

Alors que l’année 2011 est labellisée « année des patients et de leurs droits » par le ministère de la santé, les personnes vivant avec le VIH vont pâtir des arbitrages budgétaires de Xavier Bertrand. De plus, le ministère sous-entend qu’il y aura de nouvelles baisses en 2012.
2011 et 2012 seront-t-elles encore des années où le ministère capitulera devant enjeux de santé publique ? Xavier Bertrand veut-il signer l’échec du plan de lutte contre le VIH et les IST ?

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