Ce contenu a 13 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

L’essai VISCONTI, débuté en 2008, qui étudie des personnes traitées dès la primo-infection ayant arrêté leur traitement, continue de recruter. Entretien avec Christine Rouzioux, instigatrice de cette étude.

visconti.jpg VISCONTI est un projet « d’explorations virologiques et immunologiques des personnes en contrôle du VIH après arrêt de traitement ». C’est-à-dire ? Christine Rouzioux : Les patients VISCONTI sont des patients qui ont reçu des traitements dès la primo-infection pendant plusieurs années (3 ans en moyenne), puis qui ont interrompu leur traitement. Plusieurs années après cette interruption (dont certains, plus de 7 ans) la charge virale est restée indécelable et le niveau de T4 élevé sans aucune reprise des traitements. Ces patients présentent donc un contrôle virologique à long terme. Ils correspondent à ce qui est actuellement appelé a functional cure. Ils ne sont pas des Elite controllers[[elite controller ou contrôleurSEs du VIH : séropositifVEs au VIH qui ne développent pas le sida et dont l’organisme parvient spontanément et durablement à contrôler la réplication virale, maintenant le virus indétectable ou presque dans le plasma (jusqu’à moins de 50 copies d’ARN viral /ml).]], puisque qu’ils avaient en primo-infection un taux de virus élevé et des symptômes, pour la plupart. Ils n’ont pas de marqueurs génétiques protecteurs de type HLA B27, HLA B57[[HLA : Human leucocyte antigen. Ensemble des systèmes antigéniques portés par les leucocytes, dont le principal est constitué par les antigènes HLA présents sur toutes les cellules de l’organisme]]. De plus ils présentent une caractéristique importante : le niveau de réservoirs VIH est maintenu à un niveau particulièrement bas, similaire à celui des Elite controllers. L’enjeu des recherches est de mettre en évidence le ou les mécanismes participant à ce contrôle virologique, mécanismes qui semblent différents de ceux en train d’être étudiés chez les sujets Elite controllers. Les questions posées sont aussi les suivantes : quelles sont les fonctions immunitaires qui ont été protégées par le traitement précoce ? est-ce que ce phénomène peut être reproduit ? dans quelles conditions ? Quels enjeux de recherche soulève cette étude ? Ces observations sont pour le moment rares (nous avons la plus grande série de 14 patients à ce jour). La rareté vient du fait que plus aucune interruption thérapeutique n’est recommandée actuellement. Les enjeux sont importants, il est nécessaire de savoir si certains autres patients pourraient bénéficier de telles interruptions et éviter des traitements pendant des périodes aussi longues. Connaître les mécanismes du contrôle virologique permettra de mieux comprendre la physiopathologie de l’infection. De mieux comprendre les réponses immunitaires préservées chez ces sujets. Vers quelles stratégies thérapeutiques cette étude nous oriente t-elle ? Quels en seraient les avantages, les inconvénients ? Cette étude renforce l’intérêt du traitement très précoce (aucun cas observé chez des patients traités en phase chronique). L’étude a commencé en 2008. Combien de participants l’étude compte-t-elle actuellement ? 14 patients sont inclus actuellement et le bouche à oreille rapporte de nouvelles inclusions régulièrement, car ces cas très atypiques sont le plus souvent très favorables à participer à une étude de recherche qui pourrait faire avancer les choses. Peut-on encore participer à cette étude ? Si oui comment ? Les inclusions sont toujours ouvertes. Il est important d’essayer de connaître l’exhaustivité de ces cas si particuliers. C’est le clinicien qui suit le patient qui peut proposer de participer à cette étude physiopathologique et demander le protocole de l’étude ainsi que des conseils cliniques au Dr Laurent Hocqueloux, clinicien référent de cette étude ou au Pr Christine Rouzioux, investigateur de cette étude : – laurent.hocqueloux AT chr-orleans.fr – christine.rouzioux AT nck.aphp.fr