Aujourd’hui 3 mai 2011, les militants de AIDES et d’Act Up-Paris ont bloqué la circulation devant les portes du Palais du Luxembourg pour protester contre les restrictions du droit au séjour pour soins. Le rassemblement s’est conclu par l’arrestation de Pierre Chappard, président d’Act Up-Paris, de Vincent Pelletier, directeur général de AIDES, ainsi que 78 militants en tenue de deuil.
Ils ont été emmenés au commissariat du 18e arrondissement, 79 rue de Clignancourt. Ils entendaient dénoncer les dangers d’une réforme inscrite dans le projet de loi sur l’immigration. l’action devant le Sénat en vidéo La Commission mixte paritaire doit statuer le 4 mai sur l’article 17 ter, aux conséquences criminelles pour la survie des étrangers gravement malades résidant sur notre territoire. Les 14 membres de la Commission sont maintenant face à leurs responsabilités, et ne peuvent ignorer plus longtemps les répercussions de leur décision. Avec l’appui du gouvernement, le Parlement vient de voter un projet de loi aux conséquences dramatiques. L’article 17 ter ouvre en effet la porte à l’expulsion de milliers d’étrangers malades vers des pays où l’accès aux soins est un luxe. Donc vers une mort prématurée. La France s’apprête donc à condamner à mort près de 28.000 personnes. Mais qui sont-elles ? Ce sont des personnes qui vivent en France, souvent depuis de nombreuses années. Elles ont leurs attaches ici, et pour beaucoup travaillent et cotisent ici. Elles sont toutes atteintes de pathologies très lourdes : VIH, hépatites, cancers… Pourtant ce gouvernement juge aujourd’hui ces femmes et ces hommes comme des indésirables.Leur « faute » ? Ils ne sont pas français, ils sont malades, et ne peuvent accéder aux soins dans leur pays d’origine. Au nom d’une politique migratoire sans concessions et d’arrière-pensées électoralistes, la majorité UMP applique le principe de « sélection » jusqu’à la plus extrême cruauté. Avec ce texte, l’Etat s’arroge le droit de vie ou de mort sur les malades étrangers vivant sur son sol. Jouant de tous les amalgames, nos décideurs tentent de faire croire aux français que tous les malades du monde pourraient aujourd’hui se faire soigner en France. Ce n’est pas le cas et ça ne l’a jamais été : les demandes de titres de séjour pour soins restent stables, et dans l’immense majorité des cas les demandeurs ont découvert leur pathologie plusieurs années après leur arrivée. Pour espérer survivre, les étrangers malades ne pourront désormais compter que sur une « grâce » hypothétique des préfets. L’Etat privilégie l’arbitraire préfectoral au mépris de toute éthique médicale et des enjeux élémentaires de santé publique. Nous, associations de lutte contre le sida, n’accepterons jamais ces dérives xénophobes. Nous demandons le respect du droit, pas la faveur du prince. S’il le faut, nous défendrons ce droit jusque sur les tarmacs des aéroports.