Brigitte Barèges, députée-maire UMP de Montauban et Secrétaire Nationale à la Protection de l’enfance, s’est illustrée ce jour par un véritable cri du cœur.
Lors de l’examen par la commission des Lois de l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à « ouvrir le mariage aux couples de même sexe », elle s’est écriée : « et pourquoi pas des unions avec des animaux, ou la polygamie « .
Cette brillante tirade n’est pas sans rappeler celle de Pierre Lellouche, UMP, qui, en 1998 lors des débats sur le PaCS, soulignait déjà « Il y a les zoophiles aussi. Stérilisez les ! » ou les multiples dérapages plus récents d’éluEs d’une majorité qui refuse obstinément l’égalité des droits entre homosexuelLEs et hétérosexuelLEs.
Pourtant, mardi 24 mai, Brigitte Barèges soutenait le manifeste contre le sexisme lancé par Osez le Féminisme suite aux interventions relatives à l’affaire DSK. Dès le 16, elle enjoignait le directeur du FMI à démissionner et le 18, elle insistait en déplorant que « le droit de cuissage » perdure.
Prompte à s’indigner lorsque le scandale émane de l’opposition, Brigitte Barèges hiérarchise les discriminations en fonction de leur attrait médiatique.
Elle tient des discours insultants et se défausse finalement en « retirant ses propos ». Chassez le naturel, il revient au galop.
Brigitte Barèges est homophobe, et ne maitrise pas ses écarts.
Finalement, elle « plaisantait », elle s’est même affirmée « favorable à tous types de relations sexuelles entre adultes consentants » (sic) et a réfuté tout possible soupçon d’homophobie.
La seule chose que Brigitte Barèges regrette, c’est d’avoir détourné quelques instants l’attention des médias de l’affaire DSK, qui sert ses intérêts.
Insulter publiquement toute une population ne lui pose aucun problème.
En haut lieu, Jean-François Copé, magnanime, a pris acte de ses excuses, et les quelques Goasguen et autres Vanneste évidemment présents pour l’occasion ont tranquillement rejeté la proposition de loi, qui sera rediscutée, en séance publique, le 6 juin prochain.
On ne compte plus les propositions de lois visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe qui sont retoquées par la droite (6), soudée pour l’occasion dans son homophobie obsessionnelle.
Que l’UMP nous refuse obstinément l’égalité des droits n’est pas une surprise, nous n’avons jamais rien espéré en ce sens du gouvernement Sarkozy et nous avions raison.
L’actuelle stratégie assumée de captation d’un électorat réactionnaire, conservateur sexiste et raciste libère un discours de la haine. Déjà en 98 Dominique Dord, actuel trésorier de l’UMP, nous « renvoyait aux services vétérinaires ».
Contrairement à ce qu’affirme Copé, la comparaison des homosexuelLEs avec des zoophiles n’est pas nouvelle à droite et ses auteurEs ne sont jamais inquiétéEs.
Soutenir un appel contre le sexisme, tout en se répandant en insultes homophobes, illustre la récupération de causes initialement progressistes : égalité des droits pour les LGBT, luttes féministes etc.
C’est sur ces manœuvres que nous alertons, au-delà du fait divers et de la désormais banale homophobie de l’UMP.
Opposer les minorités, prétendre en soutenir une tout en insultant une autre ne relève ni du progressisme ni de la lutte pour l’égalité.
Brigitte Barèges n’est pas plus féministe que Marine Le Pen n’est gay-friendly.
Act Up-Paris exige :
- l’exclusion de Brigitte Barèges de l’UMP
- l’égalité des droits entre homosexueLEs et hétérosexueLEs
- l’accès au mariage et à la parentalité pour touTEs
- que cesse l’homophobie d’État.