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états généraux de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH

Les 26 et 27 novembre derniers, se sont tenus les Etats Généraux sur la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH en Ile-de-France.
Les retranscriptions des débats ont fait l’objet de la publication récente des Cahiers de ces Etats Généraux. Ils sont accessibles au format PDF sur le site de l’Agence Régionale de Santé (ARS)

L’ARS a d’ores et déjà engagé une réflexion interne sur les suites concrètes à donner à ces travaux, notamment dans le cadre du Projet régional de santé. Espérons que la parole des malades y soit enfin prise en compte.


HTA sévère n’est plus une ALD

Un décret sans aucune justification paru le 27 juin dernier stipule que l’hypertension artérielle (HTA) sévère ne figure plus dans la liste des affections de longue durée (ALD). Cette décision s’appuierait sur le fait que l’HTA sévère est la « seule ALD à constituer un facteur de risque et non une pathologie avérée. » Le décret précise toutefois que la suppression sera sans incidence sur les exonérations en cours de validité et ne prendra effet qu’au terme de celles-ci. A se demander si l’argumentation se base sur des facteurs médicaux ou économiques.


cerveau contre microscope : 1-0

Les adeptes de Foldit, un jeu vidéo sur internet ont réussi à décoder en trois semaines la structure d’une enzyme proche de celle du VIH, une énigme qui tenait en échec depuis dix ans les plus éminents scientifiques. Le but de ce jeu est de faire résoudre par les joueurs humains un problème auquel se heurtent encore les ordinateurs, en l’occurrence comment une molécule se plie pour former une structure en trois dimensions et donner ainsi naissance à une protéine. La découverte des joueurs concerne une enzyme, la protéase rétrovirale, utilisée par un rétrovirus, famille à laquelle appartient le VIH. Trouver la configuration exacte d’une protéine permet de comprendre comment une maladie se développe au sein de l’organisme et d’élaborer ensuite une stratégie thérapeutique capable de la stopper. Malheureusement pour les biologistes, un microscope ne fournit qu’une image écrasée de la protéine. L’une des tâches les plus ardues pour les scientifiques est de démêler cet écheveau pour reconstruire la molécule en 3D et identifier les zones où les médicaments pourraient agir. Répartis en équipes concurrentes, des milliers de joueurs du monde entier ont manipulé dans le cyberspace des chaînes d’acides aminés, les pliant et les repliant dans toutes les combinaisons imaginables pour tenter d’aboutir à une structure viable. Les modèles de protéines transmis par les joueurs via internet étaient tellement proches de la réalité qu’il n’a fallu que quelques jours aux chercheurs pour les affiner et établir la structure exacte de l’enzyme. Reste maintenant aux scientifiques de mettre en application les résultats obtenus pour mener de nouvelles recherches.


baisse des troubles neurocognitifs

Les troubles neurocognitifs sont légèrement moins fréquents chez les personnes vivant avec le VIH depuis l’arrivée des multithérapies. C’est ce qu’a présenté une équipe italienne à Rome, durant la 6ème conférence de l’International Aids Society (IAS). Même si ces troubles demeurent fréquents, et insuffisamment diagnostiqués. Après la forte baisse des taux de démence liée au VIH grâce aux multithérapies, aujourd’hui on constate que l’ensemble des troubles symptomatiques, dont ceux considérés comme modérés, ont diminué. L’étude italienne a été menée sur 1.375 personnes, et révèle en effet une baisse, de 29,9% à 18,4% des troubles neurocognitifs modérés et sévères (dont la démence) entre les périodes 1996-98 et 2008-10. En cause, l’effet des traitements sur la baisse de la charge virale et l’augmentation des taux de CD4.


traitement VHC : nouvelle piste prometteuse

Le BMS-790052 est le premier médicament d’une nouvelle classe d’antiviraux,
un inhibiteur hautement sélectif de la protéine NS5A du virus de l’hépatite C, qui est impliquée dans le complexe d’initiation de la réplication du virus. Les premiers résultats d’un essai de phase IIb, contre placebo pour le BMS-790052 montrent une efficacité, avec l’obtention d’un taux élevé de réponse virologique soutenue chez des personnes ayant le génotype 1. Les 48 participantEs, naïfVEs de traitements, ont reçu l’association interféron pégylé-ribavirine, selon leur groupe, elles et ils ont reçu en plus soit du BMS-790052 (3, 10 ou 60 mg) soit un placebo. A 24 semaines après la fin du traitement, le taux de réponse virologique soutenue s’élevait à 25% dans le groupe placebo, 42% avec la faible dose de BMS-790052 et 83% avec les deux doses les plus élevées du médicament.

Le Pr. Stanislas Pol de l’hôpital Cochin à Paris estime qu’une suppression rapide de l’ARN viral pourrait constituer un critère d’identification des répondeurs.


TMC435 contre VHC

Le TMC435 de Tibotec est un nouvel inhibiteur de la protéase du virus de l’hépatite C, en prise unique. Ce médicament est actuellement en phase III, les résultats des phases II indiquent de bons résultats. Il a été évalué dans une étude avec 386 personnes n’ayant jamais pris de traitements et porteurs du génotype 1, et dans une autre avec 462 participantEs pré-traitéEs, et porteurSEs du même génotype. Deux doses du médicament étaient comparées à un placebo, en association avec la bithérapie pégylée. Les résultats indiquent que les personnes naïves de traitement obtiennent une réponse virologique rapide (respectivement 68% et 79% avec les deux doses contre 5% avec le placebo). Le traitement a pu être arrêté au bout de 24 semaines chez respectivement 79% et 86% de ces participantEs.
Parmi les personnes pré-traitées, 54% et 71% (selon les doses) ont obtenu une réponse virologique rapide contre 2% avec le placebo.


hépatite E et VIH

En France, le virus de l’hépatite E circule de façon épisodique. En 2009, plus de 250 cas ont été recensés, dont plus de la moitié localisée dans la moitié Sud de la France. Deux épisodes d’infection liée à une alimentation collective se sont également produits entre 2007 et 2009. Le virus de l’hépatite E se transmet essentiellement par la consommation d’eau non traitée et d’aliments contaminés, mais rarement de personne à personne. Sur le plan clinique, l’hépatite E se présente comme une hépatite aiguë, l’évolution est favorable dans la majorité des cas, mais peut prendre une forme grave chez certaines personnes à risque : hépatites fulminantes, ou une évolution vers le portage chronique du virus. La Direction générale de la santé (DGS) a donc rappelé cet été que la consommation de certains produits alimentaires [[produits à base de foie cru de porc, comme les figatelli
ou saucisses fumées corses et produits à base de sanglier ou de cerf]] même cuits n’était pas recommandée pour les personnes à risque de développer une forme grave d’hépatite E. Ces personnes sont caractérisées par une immuno-dépression (porteurs du VIH, greffés, etc.) une hépatopathie chronique et une grossesse. En France, 25 à 30 nouveaux cas d’hépatite E sont diagnostiqués chaque année chez des personnes immuno-déprimées, dont plus de la moitié ont été en contact avec le virus plusieurs années auparavant. Il n’existe pas actuellement de traitement spécifique de l’hépatite E,
ni de vaccin commercialisé. D’où l’importance des mesures de prévention.


nouveau site pour le planning familial

Le Planning Familial vient de lancer sa nouvelle plateforme internet. Nouvelle identité visuelle, données enrichies, accessible aux smartphones et toujours aussi informatif et militant : planning-familial.org


Cervarix® et cancer anal

Utilisé en prévention du cancer du col chez les jeunes filles, le vaccin Cervarix® est également efficace contre les infections à HPV associées au cancer anal. On le savait pour les hommes, c’est maintenant confirmé pour les femmes. L’incidence de ce cancer, assez rare dans la population générale, est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Les sous types HPV 16 et HPV 18 sont responsables de 75 à 80% de ces cancers. Un essai a été mené aux Etats Unis sur 4.210 femmes de 18 à 25 ans en bonne santé, et montre que 4 ans après l’injection du vaccin, l’efficacité est de 62% contre les infections anales à HPV pour ces femmes (exposées ou non au HPV avant) et de près de 77% pour les infections cervicales à HPV. Pour la première fois, ce vaccin a aussi montré une efficacité croisée contre d’autres souches à l’origine de cancers sur un site extragénital, une protection qui dépasse les sous-types inclus dans la formulation et qui s’étend du col de l’utérus, au vagin, et de la vulve à l’anus. Une bonne nouvelle.


Gardasil® et les garçons

Jusqu’alors principalement testé et autorisé pour la prévention des infections à HPV pour les jeunes filles, à partir de 9 ans, l’agence du médicament européenne vient de donner son accord pour une prescription du vaccin chez les jeunes garçons, jusqu’à 26 ans. La composition du vaccin est la même, mais l’efficacité sur la prévention des verrues génitales, prouvée par une récente étude chez les jeunes garçons a permis d’élargir les critères d’utilisation du vaccin. Le fait que les verrues génitales puissent survenir à des âges précoces et que leur fréquence soit en augmentation a sans doute influé sur la décision de la commission européenne.


statines anti-cancéreuses et lymphome non hodgkinien

Une récente étude américaine montre que les statines sont associées à une baisse du risque de lymphome non hodgkinien chez les personnes vivant avec le VIH. Déclarer un lymphome non hodgkinien est synonyme de passage de la séropositivité au sida, c’est un cancer très fréquent qui demeure la première cause de mortalité chez personnes vivant avec le VIH en France, malgré les multithérapies. Les statines sont déjà connues pour leur activité anti-inflammatoire et anticancéreuse, dans la population générale, mais une étude rétrospective sur 1554 personnes indique une baisse de 45 % du risque de lymphome non hodgkinien chez les personnes séropositives (contre 40 % chez les séronégatives). De plus, selon la durée du traitement, l’effet pourrait être meilleur, ainsi que la précocité de la prise des statines, car l’effet de ces agents pris très tôt est associé à une baisse de 46% du risque après moins d’un an d’utilisation. Pourquoi ne pas imaginer une prise en prévention ? C’est ce que détermineront de prochaines études actuellement mises en place.