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Pour sa 15ème marche qui aura lieu le samedi 1er octobre 2011 à 14h au départ du métro Bastille à Paris, l’Existrans tient à souligner que plus d’un an après l’effet d’annonce de l’ancienne Ministre de la Santé, Roseline Bachelot, rien n’a été mis en œuvre concrètement.

Pathologisation

Si l’Etat nous a accordé une dépsychiatrisation de principe, il nous oblige toujours à passer par des psychiatres qui se donnent le droit d’accorder ou non l’accès à nos hormones, nos chirurgies, etc. Nous voulons être respecté, informé et libre de choisir les modalités de nos transitions. Nous voulons être pouvoir être accompagné et non contrôlé. La dépatholigisation doit inclure une prise en charge de nos besoins en termes de reconnaissance légale et de nos parcours médicaux quel qu’ils soient. Les parcours de transition doivent s’effectuer par consentement éclairé, et non en étant forcé à des expertises psychiatriques et des démarches de changement d’état civil interminables qui nous placent en porte-à-faux et en victimes. De plus, ces psychiatres transphobes n’ont jamais su traiter le problème du VIH chez les trans, alors qu’aux USA, dès 1998, les psys sonnaient l’alarme !

Stérilisation

L’état français nous oblige à passer par des opérations stérilisantes pour obtenir des papiers en conformité avec notre genre. Apparaître sous un genre, mais avoir des papiers qui n’y correspondent pas est révoltant ! Une opération forcée est une violation de nos corps ! Le choix de vivre tel qu’on le souhaite ne devrait pas être affaire de lutte contre l’Etat, Etat censé nous donner à tou-te-s les mêmes droits ! Que l’Etat exige la stérilisation, c’est nous priver de notre vie privée, de notre droit à la parentalité, de notre droit à disposer librement de nos corps !

Précarisation

En nous octroyant des papiers non conformes à notre apparence l’Etat ne doit pas s’étonner si les populations trans sont parmi les populations françaises les plus touchées par la précarité. Cette précarisation nous est imposée par l’Etat et ses politiques transphobes ! Combien de mauvaises pratiques dans les Pôle Emploi ? Combien de refus d’emploi ? Combien de refus de logement ? Les femmes trans et les hommes trans sont exclus des hébergements d’urgence correspondant à leur genre.

Expulsion

Les trans étrangèr-e-s fuyant des pays hostiles à leurs identités ne sont pas considérées comme des réfugié-e-s, et ne sont pas autorisé-e-s légalement. Transphobie et xénophobie d’Etat poussent nombres de trans migrant-e-s à la prostitution. Les personnes étrangères séropositives sont actuellement passibles d’expulsion pour vu que les médicaments soit accessibles dans leur pays. Sachant que dans les pays du Sud, les médicaments sont essentiellement accessibles aux riches, une telle politique d’Etat est une politique criminelle.

Dans beaucoup de pays d’Europe les choses avancent, comme en témoignent les interventions de M. Thomas Hammarberg, commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe(2009). Nous marchons pour que la France ne s’entête pas dans son retard.
Ce ne sont pas nos identités qui nous rendent malades et précaires mais la transphobie d’Etat.

Le collectif Existrans appelle les personnes trans et celles et ceux qui les soutiennent à venir marcher le samedi 1er octobre pour lutter contre la transphobie d’Etat. Ainsi, comme depuis maintenant de nombreuses années pour la plupart de ces revendications, nous exigeons :

  • la dépathologisation des transidentités
  • la reconnaissance de l’autodiagnostic et la dépsychiatrisation réelle des parcours
  • la suppression des stérilisations obligatoires des personnes trans ainsi que des expertises médicales, pour leur changement d’état civil,
  • un changement d’état-civil facilité, libre et sans condition
  • le respect du libre-choix du médecin et le remboursement des soins,
  • la possibilité de parcours hors-Centre(s) de référence, en France et à l’étranger
  • l’absence de critères d’admission pour entrer dans ce(s) Centre(s)
  • un parcours de soins facilité, sans « test de vie réelle » préconisé dans les standards de soins
  • l’ouverture d’un droit de séjour et d’un droit d’asile pour les personnes trans
  • la reconnaissance de la transphobie comme discrimination et facteur de précarisation des personnes trans (école, formation, emploi, etc.).

Le collectif Existrans est solidaire des luttes des intersexes.