Invité ce lundi 3 octobre par le journal Libération, François Hollande, candidat aux primaires socialistes, évoquait[[Information relayée par le site communautaire yagg.com.]] entre autres sujets la question de l’ouverture du mariage au couples de même sexe et de l’homoparentalité.
Il déclarait notamment: « Attention, ce ne sera pas si simple de faire passer ces textes ». Ces propos, relayés immédiatement par le biais du compte Twitter de la journaliste Laure Bretton, créèrent d’emblée un certain émoi chez plusieurs internautes.
Bizarrement, ni la version papier du journal, ni la vidéo retraçant l’interview ne mentionnent cette position pour le moins timorée.
Quelle meilleure équation que celle exposée par Anne Hidalgo, 1ère adjointe de Bertrand Delanoë : «Avec de la volonté politique, un Sénat à gauche & une opinion publique favorable, où seraient les blocages?».
La réponse est finalement dans la question…
Nous sommes navréEs, mais bien peu surprisEs par cette couardise, au lendemain de l’élection d’un sénateur socialiste à la présidence de la chambre haute.
Le Parti Socialiste ne nous a malheureusement pas habitué à un grand courage politique, mais là il se surpasse.
Le Parti Socialiste veut nous faire croire à son adhésion totale aux revendications dites « LGBTI » : accès au mariage civil et à la parentalité pour touTEs. Or, son actuel poulain freine déjà des quatre fers, alors que le parti dispose depuis les sénatoriales d’outils législatifs qui lui permettraient d’ores et déjà de remettre ces sujets au débat, à défaut de les faire avancer.
Entre 2002 & 2011, la gauche a su présenter une myriade de propositions de lois visant à permettre aux couples non mariés d’adopter conjointement un enfant, à créer un droit au mariage aux couples de même sexe, ou encore à aménager les conditions d’exercice de la parentalité.
Sous un parlement majoritairement à droite, c’était perdu d’avance, et pour l’électorat, la gauche essayait, mais la vilaine droite retoquait.
Aujourd’hui, la donne a changée, des initiatives législatives progressistes ne seront plus peine perdue, qu’attend le PS pour les réitérer ?
La lutte pour les droits des LGBTI n’est pas une lutte partielle, c’est un point d’ancrage de la convergence des luttes. L’oppression légale des LGBTI constitue un bastion du pouvoir normatif, celui-là même qui entérine la domination des femmes, le racisme d’état, la morale criminelle à l’encontre des travailleurSEs du sexe, des usagerEs de drogues etc etc etc.
A droite, l’homophobie est claire, réelle, et régulièrement réaffirmée. Qu’il s’agisse de propos homophobes désormais fréquents et assumés, de nominations significatives, ou de positions politiques entravant toute avancée.
Nous exigeons de la gauche qu’elle redonne à ces sujets la visibilité qu’ils requièrent, qu’elle cesse de considérer les revendications des homosexuelLEs, biEs et trans comme secondaires, folkloriques trop audacieuses, ou trop « compliquées ».
Act Up-Paris exige :
– des engagements fermes du Parti Socialiste sur les questions qui nous concernent : égalité des droits, titre de séjour pour soins, usages de drogues, travail du sexe, prisons, trans
– un agenda précis et à court terme
– une représentation des propositions de lois favorables à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.