La prévalence du VIH chez les prisonniErEs est de 2 à 4 fois supérieure à celle de la population générale ; celle de l’hépatite C de 5 à 8 fois.
Le système carcéral bafoue les lois.
La présomption d’innocence devrait rendre la détention provisoire exceptionnelle : elle est la règle. La loi du 18 janvier 1994 impose l’égalité de la prise en charge sanitaire entre la prison et l’extérieur : cette égalité n’est jamais respectée, tant en matière de soins qu’en matière de prévention. La réduction des risques (RDR) pour les usagErEs
de drogues est par exemple interdite, alors que les pratiques d’injections en prison sont scientifiquement avérées. Enfin, la loi sur
la suspension de peine pour raisons
médicales du 4 mars 2002, dispositif déjà insuffisant, a vu son champ se restreindre
et n’est que trop peu appliquée.
Pour 2012, les candidatEs doivent s’engager à améliorer l’accès aux soins et à la prévention. Ils et elles doivent autoriser la mise en place
de programmes d’échanges de seringues
et de toutes les actions de RDR, et favoriser l’entrée des associations. Les quartiers d’isolement ou disciplinaires et les régimes sécuritaires doivent être abolis.
Mais la société doit aussi prendre acte que la prison est une peine inhumaine, et qu’elle est incompatible avec les exigences de santé.
C’est la raison pour laquelle les éluEs de la prochaine mandature devront travailler à vider les prisons :
– en abolissant les lois répressives qui enferment sans-papiers, usagErEs de drogues, travailleurSEs du sexe, notamment ;
– en faisant sortir les malades de ces endroits où ils ne peuvent se soigner ;
– en menant un débat réel, sans démagogie sécuritaire sur les alternatives à l’enfermement, et en appliquant ces alternatives
le plus vite possible.