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Mobilisées contre l’interdiction des soins funéraires pour les personnes qui vivaient avec le VIH et/ou une hépatite virale, nos associations enverront des représentantEs à la réunion qui a été organisée à notre demande demain par la Direction Générale de la Santé, et qui doit aborder la question. L’annonce de cette réunion nous laisse cependant dubitatif-ves:

  • Le ministre Xavier Bertrand n’a pas répondu à notre demande et se défausse sur son administration. En laissant la DGS seule, et non son cabinet, organiser cette réunion, le ministre voudrait faire croire que le problème se limiterait à la mise en place d’une expertise. Or, scientifiques, associations et professionnelLEs du funéraire sont unanimes : l’interdiction des soins pour les séropos est une absurdité scientifique, une discrimination et une violence pour les mort-es et leur entourage, un encouragement à prendre des risques pour les thanatopracteurs. Une nouvelle série de concertation d’expertise technique est inutile.
  • Demandée depuis des mois, cette réunion ne se tient qu’à la suite de la pression associative, et de la médiatisation du scandale que représente l’interdiction des soins funéraires pour les séropos. Nos associations ont par exemple reçu l’invitation au moment même où l’AFP annonçait le rendez-vous de travail. Qu’en déduire de l’intérêt que portent le ministre et les responsables de son cabinet à une telle discrimination ?
  • Nos associations n’ont été consultées ni sur la date, ni sur l’horaire de cette réunion. Comme si nous étions immédiatement disponibles. Il y a parmi nous des bénévoles qui ont un emploi ailleurs que dans la lutte contre le sida ; il y a des malades qui ont des rendez-vous médicaux. Le principe de base de la démocratie sanitaire est de s’assurer de la disponibilité des personnes à qui on fixe un rendez-vous.

Nous demandons donc à Xavier Bertrand de se prononcer publiquement pour la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes qui vivaient avec le VIH et/ou une hépatite virale. Nos associations ont suffisamment montré leur volonté de dialogue et leur expertise. La preuve a été faite que cette interdiction doit être levée : le problème est politique, et non technique. La façon dont on traite, ou maltraite les morts, est aussi un critère d’évaluation d’une politique, et à quelques mois d’échéances électorales, nous saurons le rappeler dans les débats de campagne.