Act Up-Paris ne veut pas d’un banquier à la tête du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. On ne « gère » pas la lutte contre ces trois pandémies, on ne « gère » pas la prévention, le dépistage et l’accès aux soins. Or, c’est ce que fera ce banquier. Il l’a annoncé lui-même : il entend « aider » le Fonds « en améliorant sa gestion des risques et des subventions ».
La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a besoin de personnes expertes, engagées, proches des malades et capables d’interpeller publiquement les responsables politiques, les administrations, l’industrie pharmaceutique. La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a besoin d’une personne qui défende la qualité des soins contre la rentabilité. Gabriel Jaramillo n’a pas ce profil : il entend faire ce que les financeurSEs lui disent.
Cette nomination, qui coïncide avec les 10 ans du Fonds mondial, est l’aboutissement d’une évolution récente et condamnable : à ses débuts, le Fonds partait des besoins pour déterminer les financements ; maintenant, le Fonds part des financeurSEs pour déterminer les versements. Pour sauver les apparences, le Fonds a sacrifié des programmes, des pays entiers, et les vies de centaines de milliers de personnes. La nomination de Gabriel Jaramillo vise à pérenniser cette politique.
Act Up-Paris exige que les pays riches tiennent leur promesses (faite pour 2010, soit il y a deux ans), d’assurer l’accès universel aux traitements de ces trois pandémies.